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YÉMEN, LA GUERRE
À L'AVEUGLE

Une crise humanitaire totale

20 millions de personnes, soit 66% de la population, ont besoin d'une aide humanitaire 20 millions de personnes, soit 66% de la population, ont besoin d'une aide humanitaire 20 millions de personnes, soit 66% de la population, ont besoin d'une aide humanitaire 20 millions de personnes, soit 66% de la population, ont besoin d'une aide humanitaire
16 millions de personnes sont en situation d'insécurité alimentaire 16 millions de personnes sont en situation d'insécurité alimentaire 16 millions de personnes sont en situation d'insécurité alimentaire 16 millions de personnes sont en situation d'insécurité alimentaire
15 millions de personnes ont des difficultés pour accéder à l'eau potable 15 millions de personnes ont des difficultés pour accéder à l'eau potable 15 millions de personnes ont des difficultés pour accéder à l'eau potable 15 millions de personnes ont des difficultés pour accéder à l'eau potable
Plus de 3 millions de déplacés Plus de 3 millions de déplacés Plus de 3 millions de déplacés Plus de 3 millions de déplacés

Comment le recours massif aux armes explosives a anéanti le Yémen

250 000 personnes sont mortes au cours des six années de guerre au Yémen, dont plus de 131 000 en raison des conséquences indirectes du conflit, comme le manque de nourriture, l’absence de services de santé et la destruction d’infrastructures essentielles. Des  frappes aériennes touchant des hôpitaux, des bus scolaires, des marchés, des ponts, des usines, etc. continue de se produire régulièrement au Yémen. En 2020 seulement, au moins 1 300 civils ont été touchés par des mines ou des restes d'explosifs. Ces incidents restent largement peu rapportés.

•    Depuis le début du conflit en 2015, un total de 20 000 victimes civiles (chiffres de l'ONU)
•    Au moins 23 000 frappes aériennes depuis mars 2015 
•    Environ 70 % des victimes des violences liées à l’utilisation des armes explosives sont des civils (Action On Armed Violence).
•    Parmi les civils, plus de deux tiers des décès et des blessés sont causés par des frappes aériennes, qui restent la pratique la plus meurtrière dans le confit au Yémen.

 

Baptiste Chapuis

Ancien chef de mission de HI au Yémen

Baptiste Chapuis est responsable HI du plaidoyer pour le Yémen.  HI travaille au Yémen dans 9 établissements de santé dans le Nord et le Sud du pays. Baptiste décrit une situation catastrophique avec des équipes médicales débordées et des patients choqués.

Mines et bombardements – le bilan scandaleux des victimes civiles

Un nombre inacceptable de victimes de mines et de bombardements continue d'affluer dans les 9 centres de santé principalement à Sanaa et Aden où HI travaille. HI a traité quelque 870 victimes de mines*, d'engins explosifs improvisés et de restes explosifs de guerre, y compris des restes d'armes à sous-munitions* entre 2015 et 2019. Jusqu'en décembre 2019, HI a traité plus de 3 000 victimes de toutes sortes d'armes explosives.

* L’utilisation des mines antipersonnel et des armes à sous-munitions est interdite par le Droit international.

Six ans de guerre totale au Yémen. HI intervient à Sana'a, Aden, Hodeida et Hajjah Six ans de guerre totale au Yémen. HI intervient à Sana'a, Aden, Hodeida et Hajjah Six ans de guerre totale au Yémen. HI intervient à Sana'a, Aden, Hodeida et Hajjah Six ans de guerre totale au Yémen. HI intervient à Sana'a, Aden, Hodeida et Hajjah

HI à Sana’a & Aden

80 collaborateurs de HI travaillent dans 9 structures de santé depuis 2015.

1.         Séances de réadaptation et conseils : 30 633 personnes
2.         Séances de soutien psychosocial et de conseil : 22 999 personnes
3.         Béquilles, fauteuils roulants, etc. fournis : 35 371 (aides à la mobilité, articles spécifiques et attelles)
4.         522 personnes équipées de prothèses et d'orthèses 
5.         2 250 kits d'hygiène distribués
6.         807 personnels médicaux formés à la rééducation
7.         Financial support for close to 700 households

Aden, Hodeidah & Hajjah

HI s’apprête à mettre en place des activités de rééducation fonctionnelle et de soutien psychologique dans les gouvernorats d'Aden, Hodeidah et Hajjah. Des équipes de rééducation et de soutien psychosocial seront également présentes au plus près des communautés. Le coût du transport étant un des principaux obstacles à l’accès aux soins, HI le prendra charge pour les patients devant se rendre à l’hôpital.

Yasser - Tout perdre à 12 ans

Yasser faisait ses devoirs d’école avec son père sur le toit-terrasse de la maison, à Taëz, quand un missile a explosé… Le lendemain, le garçon de 12 ans est sorti du coma à l’hôpital. Son père a été tué, sa maison est détruite, il est amputé de la jambe droite.

Yasser - Tout perdre à 12 ans

Au bout d’un mois de convalescence, sa mère décide de l’emmener à Sana’a pour suivre les soins en rééducation fournis par HI.

Yasser - Tout perdre à 12 ans

La psychologue de HI, Sana, raconte la première rencontre avec Yasser : « Yasser avait perdu le goût de tout. Il ne parlait plus, refusait tout contact… Il a fallu lui redonner confiance et l’envie de vivre. »

Yasser - Tout perdre à 12 ans

« On l’a sorti de son isolement. On lui a donné des cannes anglaises qui permettent une meilleure mobilité que les béquilles axillaires qu’il possédait. On l’a inclus dans un groupe avec d’autres enfants de son âge, dans la même situation, devant faire les mêmes efforts pour réapprendre à marcher. La perspective d’une prothèse lui a redonné l’espoir de redevenir un enfant comme un autre.  »

Voici le Yémen aujourd'hui

Une crise oubliée

Les Nations Unies ont lancé un appel de 3,85 milliards de dollars pour répondre aux besoins humanitaires au Yémen... Mais l'aide humanitaire au Yémen reste largement sous-financée. Début mars 2021, la conférence des donateurs à Genève n'a recueilli que 1,7 milliard de dollars, ce qui est largement insuffisant. 

L'effondrement social et économique du Yémen

Pénurie

PénurieLe Yémen est dépendant des importations. Celles-ci sont gravement perturbées par les combats et le blocus imposé en 2017 par la coalition internationale menée par l’Arabie saoudite : avant le conflit, le pays importait 90 % des produits alimentaires de base ; ils ne sont aujourd’hui plus disponibles.

Quand ils sont sur le marché, ces biens sont inabordables à cause de l’inflation vertigineuse de ces derniers mois. Le prix de l’essence a, par exemple, triplé en trois ans. Selon l’ONG Care, au 31 octobre le prix d’un kilo de riz représente 65 % du revenu quotidien d’une personne. L'accès aux services, en particulier pour les personnes venant de régions éloignées, est devenu impossible en raison de leur coût et de celui du transport.

Effondrement des servicesLa plupart des salaires ne sont plus payés. Les enseignants, le personnel médical, le personnel administratif n'ont plus les moyens de subvenir à leurs besoins ; la plupart d'entre eux refusent de travailler volontairement de sorte que les services s'écroulent. Les services souffrent également des combats et de la destruction des infrastructures publiques : 50 % des établissements de santé ne peuvent plus fonctionner.

PÉNURIE
Le Yémen est dépendant des importations. Celles-ci sont gravement perturbées par les combats et le blocus imposé en 2017 par la coalition internationale menée par l’Arabie saoudite : avant le conflit, le pays importait 90 % des produits alimentaires de base ; ils ne sont aujourd’hui plus disponibles.

INFLATION

Lorsque les approvisionnements arrivent sur le marché, des mois d'inflation galopante font qu'il est impossible de se les offrir. Selon les Nations unies, le prix des denrées alimentaires a doublé entre 2015 et 2019 et les prix ont continué à augmenter tout au long de 2020. La situation est exacerbée par la pandémie de COVID-19 qui a entraîné une forte baisse des envois de fonds - une bouée de sauvetage pour de nombreuses familles où 80 % des personnes vivent sous le seuil de pauvreté.

SERVICES

La plupart des salaires ne sont plus payés. Les enseignants, le personnel médical, le personnel administratif n'ont plus les moyens de subvenir à leurs besoins ; la plupart d'entre eux refusent de travailler volontairement de sorte que les services s'écroulent. Les services souffrent également des combats et de la destruction des infrastructures publiques : 50 % des établissements de santé ne peuvent plus fonctionner.

HI a mis en place un service de réhabilitation d'urgence

En réponse au conflit au Yémen, HI a mis en place un service de réhabilitation d'urgence à Sanaa. C'est ce qui rend la réhabilitation dans les situations de conflit unique.

MOBILITÉ

Une personne subit une opération chirurgicale. Dès le lendemain, l’association commence des soins en rééducation. Il reçoit d’abord une aide technique, comme par exemple  des béquilles, pour être autonome. Cela lui permet d’avoir un peu de mobilité et de dignité : aller aux toilettes, seul, et ne pas être dépendant de quelqu’un pour vous y emmener, psychologiquement, cela change tout !

EXERCICES

Le physiothérapeute commence certaines manipulations : faire des exercices doux, masser la cicatrice pour éviter les raideurs et prodigue des conseils pratiques (comment nettoyer son moignon, quel geste effectuer sans réveiller telle douleur, quel exercice mener pour regagner de la mobilité, préparer son moignon à recevoir une prothèse…) aux patients et à ses proches. Les aidants jouent un rôle déterminant.

URGENCE

Cette prise en charge post-opératoire n’existait quasiment pas à Sana’a. Nous avons mis en place la rééducation d’urgence et formé plus de 500 personnels médicaux. Avant, un patient restait allongé à l’hôpital sans bouger dans la même position pendant plusieurs jours, voire semaines et il rentrait chez lui. Il risquait d’avoir des contractures, soit des difficultés à plier le membre touché et donc à remarcher s’il s’agit de la jambe ou à faire des gestes du quotidien comme boire et manger s’il s’agit du bras.

Au centre de rééducation de Sana'a

PÉDAGOGIE

On explique au patient les objectifs des exercices de rééducation : retrouver de la flexion à la jambe pour monter les escaliers, au bras pour faire les gestes du quotidien comme se laver, boire, s’habiller… Il doit bien comprendre que le risque, s’il ne fait pas bien ses exercices de rééducation, c’est le handicap.

GESTES DU QUOTIDIEN

On associe toujours ces exercices de rééducation à des gestes de la vie quotidienne pour être sûr que le patient les refera chez lui. Car les patients sont rapidement déchargés des hôpitaux qui sont bondés et doivent accueillir chaque jour de nouveaux patients. Nous devons donner le maximum d’informations en un temps limité et donner toutes les chances qu’il répétera bien ses exercices à la maison.

 

Victime de mine, la rééducation en 10 étapes

Marcher sur une mine provoque souvent une amputation de la jambe qui demande de la rééducation physique et un soutien psychologique. Parcours d’une victime en 10 étapes :

#StopBombingCivilians

HI mène une campagne internationale contre les bombardements des civils. Soutenez la pétition de l’association pour obliger les Etats à mettre fin à l’utilisation des armes explosives en zones peuplées.

La communauté internationale doit sauver le Yémen

Mars 2017 : conférence de presse à Paris avec plusieurs ONG pour alerter la presse sur la crise au Yémen.
Avril 2017 : conférence internationale des donateurs ; publication d’une tribune conjointe.
Novembre 2017 : déclaration conjointe des ONG contre le blocus imposé par la coalition internationale.
Janvier 2018 : appel de HI à la réouverture du port de Hodeidah.
3 avril 2018 : conférence internationale des donateurs.
Mai 2018 : déclaration conjointe contre la vente d’armes au Yémen.
 Juin 2018 : conférence de presse inter-ONG sur la crise humanitaire et la protection des civils au Yémen.

Octobre 2019 : un processus diplomatique est lancé afin de rédiger un accord international contre les armes explosives dans les zones habitées. Cet accord sera proposé pour adoption par les États lors de la conférence de Dublin en 2021.

 

En tant que membre de plusieurs coalitions d'ONG travaillant au Yémen ou impliquées dans l'action humanitaire sur cette crise, HI attire régulièrement l'attention des décideurs politiques sur le désastre humanitaire dans le pays. 
HI appelle les gouvernements et la communauté internationale à faire pression sur les parties belligérantes pour qu'elles :

 

Mettre fin à l'utilisation d'armes explosives dans les zones peuplées et se conformer au droit humanitaire international.

Soutenir financièrement l'aide humanitaire au Yémen qui reste largement sous-financée. 

Mettre un terme aux attaques illégales contre les civils au Yémen.

Lever le blocus de fait qui entrave l’acheminement de l’aide humanitaire et des biens commerciaux, et aggrave la crise humanitaire dans le pays.

La levée inconditionnelle et permanente de toutes les entraves à l’acheminement de l’aide humanitaire et des biens commerciaux au Yémen.

Garantir l’accès aux services humanitaires pour l’ensemble des populations affectées.

HI mène également une campagne internationale contre les bombardements en zones peuplées et demande aux Etats de s’engager contre cette pratique qui tue et blesse à 92% des civils.

 
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EWIPA (Explosive Weapons in Populated Areas), Campagne Stop Bombing Civilians EWIPA (Explosive Weapons in Populated Areas), Campagne Stop Bombing Civilians EWIPA (Explosive Weapons in Populated Areas), Campagne Stop Bombing Civilians EWIPA (Explosive Weapons in Populated Areas), Campagne Stop Bombing Civilians

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Credit photo : ISNA agency / HI