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+75 % en un an, une augmentation record du nombre de victimes de mines et de restes explosifs de guerre

Irak Syrie Ukraine Yémen

L’année 2015 a été une année record en termes de nombre de victimes de mines et de restes explosifs de guerre (REG) avec une augmentation de 75 % par rapport à 2014. Ce triste constat est lié au fait que les bombardements en zones peuplées sont devenus massifs et systématiques dans les conflits récents, notamment en Irak, en Syrie, au Yémen et en Ukraine. Cette pratique tue et blesse en très grande majorité des civils. À l’origine d’une campagne internationale, Handicap International appelle une nouvelle fois à ce que cette pratique cesse immédiatement et soit dénoncée avec force par la communauté internationale.

Restes d'explosifs de guerre en Libye | LIBYA (c) Jen Jacques Bernard Handicap International

« En plus de leurs effets dévastateurs au moment de l’attaque, les bombardements et les pilonnages laissent un grand nombre de restes explosifs de guerre dans la mesure où un pourcentage significatif de ces armes n’explose pas à l’impact. Ces restes explosifs continuent alors à mettre en danger la vie des civils longtemps après un combat ou un conflit. Ils posent une menace identique à celles des mines antipersonnel », explique Anne Héry, directrice du Plaidoyer à Handicap International.

 

La situation en chiffres :

  • Dans un rapport publié en novembre 2016, l’Observatoire des mines rend compte d’au moins 6 461 personnes tuées ou blessées par ces armes en 2015 notamment à cause des conflits en Afghanistan, en Libye, en Syrie en Ukraine et au Yémen.
  • 21 % des victimes recensées en 2015 (1 331), sont des victimes de mines artisanales.
  • L’utilisation des armes explosives en zones peuplées tue et blesse à 90 % des civils.
  • Selon un recensement l’International NGO Safety Organisation (INSO), 8656 attaques impliquant des armes explosives ont eu lieu en Syrie entre le 26 septembre et le 28 décembre 2016, soit 72 % des incidents répertoriés. Cela représente une moyenne de 94 attaques, sous la forme de bombardements ou de pilonnages, par jour.
  • Selon le Service de l’action mine des Nations Unies (UNMAS), plus de 3,6 millions de Syriens vivent dans des zones contaminées par les restes explosifs de guerre (REG) et les engins improvisés ; près de 1,5 million de personnes vivent dans des zones où des incidents liés à la présence d’engins explosifs ont été relatés ; la présence d’engins non explosés est rapportée dans 20 % du territoire.

 

« La présence de restes explosifs de guerre rend périlleux le retour des populations chez elles une fois l’attaque passée ou le conflit terminé, explique Thomas Hugonnier, responsable des opérations conduites en Irak par Handicap International. En Irak et en Syrie, cette pollution a atteint un niveau sans précédent qui nécessitera des opérations de déminage pendant de nombreuses années. Elle rend également cruciales des sessions d’éducation pour apprendre aux populations à développer de bons réflexes face aux restes explosifs et ainsi mieux se prémunir contre les risques d’accident. »

Le 15 mars 2017, Handicap International a lancé une campagne internationale destinée à réunir un million de signatures pour dire « stop aux bombardements des civils » que l’association désire remettre aux décideurs politiques en septembre 2018. Handicap International œuvre au sein de la coalition INEW (International Network on Explosive Weapons) qui incite les États à s’engager à mettre fin à l’utilisation d’armes explosives en zones peuplées.

« Handicap International condamne fermement le prix élevé payé par les civils de Mossoul suite aux bombardements, notamment ceux du 17 mars dernier » s’indigne Jérôme Bobin, Directeur Général de Handicap International Canada. « Nous appelons les États et les groupes armés non étatiques à stopper immédiatement toute utilisation de mines et de sous-munitions, à cesser de vendre ou de transférer ces armes, à condamner fermement toute utilisation et, lorsqu’ils sont parties prenantes d’un conflit, à faire pression sur leurs alliés afin que ceux-ci n’utilisent pas ces armes. »

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