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Crise des réfugiés : les Etats doivent être à la hauteur du défi

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International

L’Assemblée générale des Nations unies organise ce lundi 19 septembre une réunion de haut niveau à New York sur la crise mondiale des réfugiés et des migrants. Selon le Haut Commissariat aux réfugiés des Nations unies[1], plus de 65 millions de personnes ont dû fuir en raison de violences armées ou de persécutions. Camille Gosselin, responsable du plaidoyer humanitaire à Handicap International, explique les enjeux de cette réunion.

J. Bobin / Handicap International

Quelle est l’importance de cette réunion de l’Assemblée générale des Nations unies ?

Camille Gosselin : C’est la première fois qu’a lieu au sein des Nations unies une réunion de haut niveau, c’est-à-dire réunissant des chefs d’Etat, des Premiers ministres…, sur ce sujet crucial : la crise des réfugiés et des migrants dans le monde, une crise d’une ampleur inédite depuis 70 ans. Les Etats doivent s’organiser pour assurer leur accueil et faire en sorte qu’ils bénéficient de l’assistance humanitaire à laquelle ils ont droit.

 

Comment devient-on refugié ?

CG : On devient réfugié parce qu’on fuit  la guerre, les violences armées, les persécutions... En Syrie, par exemple, les bombardements tuent et blessent essentiellement des civils, détruisent des villes et des villages. Toute vie sociale, toute activité économique est devenue impossible. On fuit pour sauver sa vie, sa famille.  On se déplace à l’intérieur du pays, devenant ce qu’on appelle dans notre jargon humanitaire un « déplacé interne », ou on traverse une frontière et on devient alors un « réfugié ». A Handicap International, nous apportons une aide humanitaire à des réfugiés ou des déplacés internes dans plus de 20 pays dans le monde. Nous connaissons bien les difficultés qu’ils rencontrent.

 

Quelles sont ces difficultés ?

CG : Elles sont multiples. Vous pouvez être entravé dans vos déplacements, quand par exemple un pays ferme ses frontières. Vous pouvez rencontrer des difficultés pour accéder aux services de santé, pour bénéficier de l’aide humanitaire : il est bon de rappeler que cette aide humanitaire n’est pas un luxe : quand vous fuyez un conflit, vous avez absolument tout laissé derrière vous, votre maison, votre voiture, tout ce qui vous appartenait. Vous vous retrouvez sans argent, sans toit, parfois seul, séparé de vos proches. Vous pouvez être blessé et avoir besoin de soins… Enfin, à long terme, se pose la question de la réinsertion sociale et économique des réfugiés dans le pays d’accueil.

 

A-t-on des droits en tant que réfugié ?

CG : Oui. Le premier droit d’une personne qui craint pour sa vie est de pouvoir fuir, y compris en franchissant une frontière, et de ne pas être refoulée. Ce principe de Non Refoulement doit être appliqué par tous les Etats. Il y a des conventions internationales qui assurent les droits des réfugiés. En particulier, la Convention de 1951 relative au statut des réfugiés qui assure des droits élémentaires : entre autre, fuir un conflit sans entrave, être accueilli dans de bonnes conditions, avoir accès aux systèmes de soins…

 

Que demande Handicap International lors de cette réunion ?

CG : Nous demandons que les gouvernements appliquent et respectent le droit international, qu’ils  engagent des moyens matériels pour assister les réfugiés en se souciant du sort des plus vulnérables - personnes handicapées, âgées, femmes, enfants…

Lors de la réunion qui a lieu aujourd’hui, une déclaration politique sera adoptée par les Etats. Le texte réaffirmera les droits des réfugiés, c’est très bien, mais nous ne voyons pas émerger de véritable coordination internationale sur cette crise et la réaffirmation d’une solidarité entre les Etats, notamment au bénéfice des Etats qui, étant frontaliers de zones de crise (comme la Jordanie, le Liban ou le Kenya), accueillent le plus grand nombre de réfugiés. En plus de cette déclaration politique, nous voudrions un plan d’action, avec un calendrier clair, afin d’apporter des réponses concrètes et opérationnelles à la crise des réfugiés.

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