Haïti : Ouragan Matthew, venir rapidement en aide aux plus fragiles
Quatre jours après le passage de l’ouragan Matthew en Haïti, qui a fait plus de 800 morts selon un bilan encore provisoire, les organisations humanitaires – dont Handicap International - sont engagées dans une course contre la montre. Les rares centres de santé et hôpitaux qui n’ont pas été touchés par la catastrophe sont engorgés par un nombre croissant de blessés. Les risques d’épidémie mettent en danger toute une part de la population.
Habitation détruite dans le sud d’Haïti | © P.Thieler / Handicap International
Quatre jours après la catastrophe, le trafic maritime semble reprendre dans le sud du pays alors que seuls des véhicules légers peuvent pour l’instant accéder aux Cayes, ville gravement touchée dans le département du Sud. La ville de Jérémie, à Grand’Anse, qui a été presque totalement détruite, est toujours inaccessible. Il faudra encore plusieurs jours, voire plusieurs semaines, avant que les voies terrestres ne soient totalement rétablies.
« Nous cherchons à fournir le plus vite possible une aide aux survivants qui ont tout perdu. Les blessés sont nombreux, explique Hélène Robin, responsable des programmes d’urgence à Handicap International. Avec nos équipes présentes sur place, nous avons deux priorités : les prendre en charge tout de suite de manière adaptée pour que leurs blessures ne deviennent pas fatales ou n’engendrent pas une invalidité pérenne ; fournir le matériel nécessaire aux personnes touchées pour qu’elles puissent se reconstruire un toit et se faire à manger. »
Les Nations unies estiment désormais que plus de 750 000 personnes ont besoin d’une aide humanitaire immédiate, et confirment que de très lourds dégâts sont à redouter dans les secteurs de Grand-Anse et le Sud, et plus particulièrement dans les villes de Jérémie et Les Cayes. Nous n’avons toujours aucune information sur l’île de Gonave et le département du Nord-Ouest, toujours coupés du reste du pays.
Handicap International prévoit de reconstituer la plateforme logistique (qu’elle avait créée suite aux cyclones de 2008) pour acheminer l’aide humanitaire dans les zones les plus reculées. Cette plateforme sera mise à disposition de l’ensemble des organisations humanitaires et permettra de redistribuer l’aide centralisée à Port-au-Prince, et d’éviter ainsi l’engorgement de la capitale.
Pour venir en aide aux familles qui ont tout perdu, Handicap International s’apprête à distribuer des kits de réparation composés entre autre de cordes et de bâches, leur permettant de réparer dans l’urgence leurs habitations, ainsi que des kits de cuisine. Des tablettes de purification d’eau devraient également être distribuées pour éviter la survenue d’épidémies.
L’association avait formé une cinquantaine de kinésithérapeutes suite au tremblement de terre de 2010, puisque le pays n’en comptait qu’une dizaine. L’équipe d’urgence organise leur déploiement pour apporter des soins de réadaptation fonctionnelle aux blessés et assurer leur suivi. Handicap International prévoit également de fournir un soutien psychosocial d’urgence aux personnes traumatisées par la catastrophe.