L’insécurité alimentaire menace des familles en Ukraine
Après des semaines de conflit violent en Ukraine, une pénurie croissante de biens essentiels met davantage de vies en danger.
Des familles fuyant le conflit en Ukraine traversent la frontière avec la Pologne. | © Tom Nicholson / HI
Des familles confrontées à la faim et à la malnutrition
Près de trois semaines après le début des attaques armées en Ukraine le 24 février, le conflit en cours prive les civils d’accès aux biens essentiels. Près d’un million de personnes sont privées d’électricité, plus de 264 000 personnes sont privées de gaz, et l’accès à l’eau et à la nourriture se raréfie de façon alarmante.
« Les familles ont désespérément besoin d’eau et de nourriture », souligne Fanny Mraz, directrice Urgence de HI. « Il y a déjà eu des rapports faisant état de personnes mourant de déshydratation à Marioupol, et la situation ne devrait qu’empirer dans les villes du pays à mesure que le conflit se poursuit. »
Les complications liées à l’insécurité alimentaire sont particulièrement préoccupantes pour les jeunes enfants et les femmes enceintes, chez lesquels la malnutrition peut causer des problèmes de développement et entraîner des handicaps à long terme si elle n’est pas traitée. On estime que 2 millions d’enfants de moins de cinq ans et de femmes enceintes ou allaitantes sont exposés à un risque accru et ont besoin d’un soutien nutritionnel dans le cadre de la crise actuelle.
Les civils sont les plus durement touchés par le conflit
Alors que les attaques armées se poursuivent dans tout le pays, le nombre de victimes civiles ne cesse d’augmenter. Plus de 1 650 victimes civiles ont déjà été signalées, dont près de 600 morts, mais ces chiffres sont probablement sous-estimés.
Pour échapper au conflit, 2,7 millions de personnes ont déjà fui l’Ukraine pour se réfugier dans les pays voisins et près de 2 millions ont été déplacées à l’intérieur du pays. 12 millions de personnes ont encore besoin d’aide humanitaire.
Les bombardements et les pilonnages incessants ont causé d’importants dégâts dans tout le pays, détruisant des résidences et des infrastructures civiles, et touchant des millions de personnes. Au moins 61 établissements de santé ont été attaqués et plus de 320 structures éducatives auraient été endommagées, une estimation non officielle faisant état de 59 structures éducatives entièrement détruites. Le conflit menace le droit à l’éducation de 5,7 millions d’enfants et prive des millions de personnes de soins médicaux, notamment les deux millions de personnes atteintes de maladies rares en Ukraine et plus de 2,7 millions de personnes handicapées pouvant avoir besoin de soins spécialisés.
HI identifie les priorités
Tout au long de l’évaluation en cours, les spécialistes de HI présents en Ukraine, en Moldavie et en Roumanie ont identifié plusieurs domaines prioritaires en préparant leur intervention d’urgence.
« Nous nous préparons à soutenir les hôpitaux de la région touchée, en fournissant une assistance technique à la réadaptation pour les personnes blessées et un soutien psychosocial », explique Fanny. « Notre évaluation des besoins fondamentaux est également en cours. Nous travaillons en coordination avec les autres acteurs humanitaires et les autorités locales pour apporter une réponse exhaustive et complète aux besoins sur le terrain. »
En Moldavie, où des milliers de personnes ont déjà fui le conflit, HI se prépare à venir en aide aux réfugiés qui traversent la frontière en fournissant des services psychosociaux et des aides techniques à la mobilité, notamment des cannes et des fauteuils roulants, aux populations vulnérables et aux personnes handicapées. L’organisation soutiendra également les abris collectifs qui hébergent les réfugiés dans le pays.
« Comme dans toute crise, les populations vulnérables sont les plus exposées », poursuit Fanny. « HI s’engage à faire en sorte que chacun ait accès à l’aide humanitaire dont il a besoin. »