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« Rentrer sera trop difficile »

Urgence
Irak

Ahmad, Zakia et leurs 5 enfants ont fui leur village il y a un mois. Ils vivent désormais dans le camp de Khazer, qui accueille des dizaines de milliers de déplacés depuis octobre dernier. Encore très traumatisés par leur fuite et les deux ans passés sous le joug du groupe Etat Islamique, Ahmad et son épouse ont reçu une équipe de Handicap International pour une session de soutien psycho-social.

Ibrahim et Ghaïda dessinent pendant que leurs parents s’entretiennent avec les professionnels de l’association.

Ibrahim et Ghaïda dessinent pendant que leurs parents s’entretiennent avec les professionnels de l’association. | © E. Fourt / Handicap International

Aujourd’hui, deux représentants de Handicap International se rendent dans la tente d’Ahmad. Ils sont accueillis par une petite fille au sourire radieux, qui les invite à rentrer pour rencontrer ses parents. Alors qu’Ahmed et Shinda se présentent à la famille, Ghaïda retourne dessiner dans un coin de la tente, avec son petit frère Ibrahim. Les professionnels de l’association sont venus pour discuter avec Ahmad et Zakia de leur expérience. Depuis quelques jours, les travailleurs psycho-sociaux se déplacent dans le camp de Khazer, tente par tente, pour apporter un soutien d’urgence aux familles déplacées. « Ces personnes viennent de vivre quelque chose de particulièrement traumatisant », explique Shinda, travailleuse psycho-social. « Il est essentiel qu’elles puissent en parler et exprimer ce qu’elles ressentent... »

« Avant 2014, nous menions une vie relativement normale », raconte Ahmad. « J’étais fermier et je produisais mes propres œufs, mon lait… Lorsque cela ne suffisait pas, je travaillais aussi comme chauffeur de taxi. Mes enfants allaient à l’école et bien que nous ayions peu, nous étions tous en bonne santé et heureux. » Le père de famille soupire et ajoute : « Lorsque le groupe Etat Islamique est arrivé dans notre village il y a deux ans, nous avons tout perdu. C’est comme si nous étions arrivés en enfer, du jour au lendemain. Je vivais dans la peur constante. »

Zakia, la femme d’Ahmad, prend la parole à son tour. « Pendant deux ans, nous avons du utiliser nos économies pour survivre. La vie était très dure. Mais le plus compliqué pour moi, c’est les images gravées dans ma mémoire et qui ne me quittent pas. Je revois les explosions de voitures piégées et les crimes en tous genres. Aujourd’hui, je ne pense pas que nous retournerons un jour dans notre village. Rentrer sera trop difficile après ce que nous venons de vivre. »

Les professionnels de l’association écoutent attentivement Ahmad et son épouse et leurs donnent des conseils pour gérer leurs émotions au quotidien. « Si je dois être honnête avec vous, je n’ai plus beaucoup d’espoir quant à l’avenir de mon pays », dit alors Ahmad.

« Mais malgré ça, je continuerai d’avancer pour mes enfants. Aujourd’hui, ma priorité est qu’ils reçoivent l’éducation dont ils n’ont pas pu bénéficier au cours des deux dernières années. Leur bonheur est tout ce qui m’importe maintenant. »

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