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Sanaa, un bébé mort de la famine

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Sanaa, un bébé d’un an, est morte de faim. Son histoire raconte la situation humanitaire désespérée à Gaza et les conséquences de la famine créée par l'homme sur la population.

Sanaa avant d'etre victime de malnutrition

Sanaa avant d'etre victime de famine | © HI

Sanaa Mansour Al-Lahham est née pendant la guerre, dans un monde dont la cruauté lui était étrangère. Depuis son premier souffle, la situation humanitaire n’a pas arrêté de se dégrader chaque jour à Gaza. L’accès à la nourriture, au lait ou aux médicaments est devenu presque impossible. Dès sa naissance, Sanaa a connu des conditions qu’aucun enfant ne devrait jamais connaître.

Comment HI a connu Sanaa et sa mère

Alors que nous menions des visites de terrain dans le cadre de notre travail chez HI, une jeune mère est arrivée dans un abri des Nations unies à l’école Al-Haker à Deir El-Balah, le bras cassé, tenant son bébé dans l’autre. Elle avait l’air épuisée – physiquement et émotionnellement – après avoir couru d’un hôpital à l’autre à travers la bande de Gaza, à la recherche de réponses, d’espoir, de quelqu’un qui pourrait lui dire ce qui n’allait pas avec sa fille.
Son enfant, autrefois joyeuse et joueuse, avait soudainement changé après une forte fièvre. Elle ne pleurait plus, ne bougeait plus, ne roulait plus sur elle-même, n’interagissait plus avec ses parents. Elle restait immobile, bougeant légèrement la tête et les membres, comme si elle s’enfonçait dans le silence.

La thérapie de stimulation ne peut pas remplacer la nourriture

Sanaa présentait des retards de développement, et en mars dernier, HI a commencé des séances de kinésithérapie, accompagnées d’ergothérapie et de soutien psychosocial. Nous avons impliqué la mère dans le processus, en lui expliquant chaque étape. Nous avons travaillé ensemble, non seulement pour aider l’enfant à retrouver ses capacités motrices, mais aussi pour redonner espoir à sa mère. Après trois séances, Sanaa pouvait se retourner et s’asseoir avec un minimum de soutien. Sa mère a pleuré de joie. C’était la première fois qu’elle voyait un véritable espoir depuis des mois.

188 personnes mortes de faim, la moitié sont des enfants

Mais cet espoir n’a pas duré. Le 17 juillet 2025, Sanaa est morte de faim. Malgré les soins médicaux reçus et son transfert à l’hôpital Shuhada Al-Aqsa, son état s’est détérioré. Elle a malheureusement succombé aux effets d’une carence nutritionnelle prolongée et au manque de lait infantile.

188 personnes sont mortes de faim, dont 94 enfants, à Gaza. Sanaa n’est pas juste un cas, une statistique. C’était une enfant, une vie née dans la guerre, qui a affronté le monde avec des yeux silencieux et qui est partie trop tôt.

La mobilisation internationale mettra-t-elle fin à cette tragédie ?

Dans l’histoire de Sanaa, il n’y a pas seulement du chagrin, mais aussi une question posée au monde : combien d’enfants vont encore mourir avant que la famine à Gaza ne soit reconnue comme l’urgence qu’elle est réellement ?

Cette tragédie souligne une fois de plus la nécessité urgente d’un cessez-le-feu immédiat et permanent, d’un accès humanitaire sans entrave, ainsi que du maintien du soutien pour les plus vulnérables, comme les personnes handicapées et les enfants. Nos pensées accompagnent la famille de Sanaa’ en cette période extrêmement difficile.

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