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2015-2023 : 8 ans après, qu’est devenu Sandesh, amputé suite au séisme ?

Réadaptation
Népal

Sandesh n’était qu’un adolescent lorsqu’il a perdu ses deux jambes dans le tremblement de terre qui a frappé le Népal en 2015. Depuis, les équipes de HI l’accompagne dans sa reconstruction.

Sandesh, 21 ans, se rend régulièrement au centre de réadaptation partenaire de HI pour des visites de contrôle.

Sandesh, 21 ans, se rend régulièrement au centre de réadaptation partenaire de HI pour des visites de contrôle. | © Amul Thapa / HI

Une bande d’étudiants népalais marchent, bras dessus, bras dessous, dans les allées d’un parc de Katmandou. Ils s’installent sur l’herbe, ouvrent leurs ordinateurs. Ce sont, ils l’espèrent, les futurs « As » de la programmation informatique dans leur pays. Au centre, un jeune homme, très souriant. Il s’appelle Sandesh, il a 21 ans. Une légère moustache a remplacé ses joues d’enfant, ses yeux pétillent, enthousiastes. Comme lorsqu’il y a quelques années déjà, il essayait sa toute première paire de prothèses au centre de réadaptation soutenu par HI, à Katmandou.

Sandesh est un rescapé du séisme de 2015 au Népal. 8 ans plus tard, HI est toujours à ses côtés.

« Le mur de l’internat s’est effondré sur mes épaules et mes jambes »

25 avril 2015. Sandesh est un adolescent comme les autres : quand il n’est pas en train d’étudier, il joue au « Ludo », son jeu de société préféré, avec ses camarades de classe. Il est bientôt midi, c’est la pause déjeuner. Le jeune garçon sent soudainement tout trembler autour de lui.

« Mes amis ont commencé à crier et moi aussi j’ai paniqué. On a commencé à courir mais arrivé au rez-de-chaussée, le mur de l’internat où l’on se trouvait s’est effondré sur mes épaules et mes jambes ».

Les amis de Sandesh le déplacent le plus vite possible pour le mettre en sécurité. C’est une voiture de son école qui l’emmène en urgence à l’hôpital. 8 ans plus tard, ses souvenirs sont intacts : l’arrivée aux urgences, la douleur extrême, la nervosité des personnels de santé, la voix de ses amis, certains blessés à côté de lui. Il raconte avoir pensé à sa mère qui vivait à l’époque dans un village situé à plus de deux cents kilomètres de Katmandou. Est-elle en sécurité ? Est-elle seulement au courant qu’il est à l’hôpital ? Toute la famille de Sandesh est heureusement saine et sauve.

Sandesh et sa sœur aînée dans les rues de Katmandou © Amul Thapa / HILe jeune garçon lui, a été lourdement blessé. Ses deux jambes ont été amputées. Après de longues semaines de convalescence, Sandesh a rejoint le centre de réadaptation soutenu par HI à Katmandou. C’est sa sœur ainée, dont il est très proche, qui l’a accompagné à sa toute première séance de réadaptation.

« Ma sœur a été avec moi et m’a soutenu, lorsque j’étais encore en fauteuil roulant jusqu’à ce qu’on me fournisse ma toute première paire de prothèses. Je lui suis tellement reconnaissant… quand j’y repense, cela m’émeut beaucoup », confie-t-il.  

Marcher de nouveau

Janvier 2016. Centre de réadaptation soutenu par HI à Katmandou. Sandesh se souvient qu’il devait faire vite ce jour-là car il avait cours juste après le rendez-vous avec les équipes médicales.

« Lorsque j’ai enfilé les prothèses, j’ai eu l’impression que je pourrai marcher de nouveau, pour la première fois depuis le séisme. Au début je n’étais pas très assuré et cela me faisait mal aux jambes. Mais à force de les mettre, les ramener chez moi, c’est devenu de plus en plus simple ».

« Le centre de réadaptation a changé ma vie »

Avril 2023. Désormais, quand il arrive au centre de réadaptation, Sandesh est comme à la maison. Il connaît par cœur la marche à suivre. Il enlève soigneusement ses prothèses usagées, ce qui protège ensuite ses moignons, puis essaie ses nouvelles prothèses. Il vient de recevoir sa cinquième paire de prothèses.  

Sous l’œil vigilant de Ram, le prothésiste, il se lève puis fait quelques pas. L’expert prend le temps de régler leur hauteur, serrer – desserrer les vices qui fixent les différents éléments, pour que l’appareillage soit le plus confortable possible. Les équipes du centre de réadaptation l’ont accompagné dans chaque étape de sa reconstruction.

« Le centre de réadaptation a changé ma vie. Maintenant je peux dire que je peux faire tout ce que je veux ! », conclue le jeune homme.

Mieux se préparer aux catastrophes pour réduire les risques

Le violent séisme qui a frappé le Népal en 2015 a fait 8 000 morts et plus de 22 000 blessés. Présentes au Népal depuis 2000, les équipes de HI ont lancé une intervention d’urgence pour porter assistance aux victimes.

Pauline Nadim Ducos est la directrice régionale du programme Inde, Népal et Sri Lanka (INNESKA) :

« Après le tremblement de terre de 2015, le gouvernement Népalais a mis en place de nouvelles politiques et réglementations afin de garantir la sécurité des bâtiments et des infrastructures contre de futurs tremblements de terre. La catastrophe a mis en évidence le besoin urgent de mesures de préparation aux catastrophes et de réduction des risques, ce qui a conduit à une prise de conscience et à des actions accrues dans ce sens. HI a développé au Népal plusieurs projets en ce sens afin de soutenir les populations et s’assurer qu’elles soient prêtes à réagir en cas de catastrophe naturelle, y compris les plus vulnérables d’entre elles ».

Sandesh fait partie des bénéficiaires du programme « PRA » (Physical Rehabilitation Activity) soutenu par l’USAID et mis en place depuis 2019 au Népal. Ce projet a pour but de soutenir les autorités népalaises dans le développement des services de réadaptation dans leur système de santé, renforcer l’action des professionnels de la réadaptation au Népal en renforçant la formation et les équipements de 5 centres de réadaptation.

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