“60% de nos patients n’ont pas les aides à la mobilité nécessaires”
Sami (nom d’emprunt) gère une équipe de rééducation dans un hôpital de la région d’Idlib. Il décrit la situation dramatique depuis le tremblement de terre.
Une vue des débris d'un immeuble effondré après le séisme qui a secoué Idlib en Syrie le 6 février 2023. | © Muhammed Said / ANADOLU AGENCY / AFP
Manque d’aides à la mobilité
"Je suis responsable du département de physiothérapie dans un hôpital situé dans la région d'Idlib, où je supervise une équipe de 14 personnes. Notre hôpital est débordé, avec des patients couchés dehors dans le froid à cause du manque de lits.
De nombreux patients viennent de très loin, jusqu'à 60 kilomètres de distance, pour se faire soigner pour des pathologies graves telles que des traumatismes crâniens, des lésions de la moelle épinière, des fractures multiples et des amputations parce qu'ils sont restés coincés dans les décombres pendant de longues heures.
Le risque de déficience permanente
Nous manquons déjà d'équipements de mobilité... Le risque est très grand pour nos patients d'avoir un handicap permanent s’ils ne disposent pas d'un équipement approprié tel que des fauteuils roulants, des cannes, des béquilles, des déambulateurs...
Malheureusement, depuis lundi, environ 60 % de nos patients n'ont pas reçu un de ces appareils essentiels car il y a trop de besoins.
Notre personnel est profondément frustré car nous ne sommes pas en mesure de fournir une aide adéquate à tous nos patients sans ces ressources. Bien que nous disposions d'un atelier de prothèses, il est situé à une heure de route, et certains appareils ne sont pas du tout disponibles dans notre région.
Les conséquences du manque d'équipement
Sans équipement de mobilité, les patients seront obligés de compter sur d'autres personnes pour les transporter d'un endroit à l'autre. Certains seront même confinés à leur domicile sans pouvoir se déplacer.
La situation est désastreuse, avec des personnes toujours coincées sous les décombres, des maisons détruites et des familles obligées de dormir dans des bus ou des voitures.
Les gens pleurent leurs proches ; il y a des cérémonies d'enterrement partout ; dans une ville voisine, les autorités ont dû enterrer tous les cadavres ensemble dans une fosse commune car il y en avait trop. C'est tellement triste."