Afghanistan : se relever après le séisme
Fin août, un puissant séisme frappait l’est de l’Afghanistan. Depuis deux mois, les équipes de HI œuvrent pour aider les habitantes et habitants à récupérer de leurs blessures.
Hazrat Omer est pris en charge lors d’une session de réadaptation à l’hôpital régional de Nangarhar. | © D. Gordon / HI
Le séisme de magnitude 6,0 dont l’épicentre se situait près de la ville de Jalalabad a été suivi de plusieurs répliques. Les conséquences ont été dévastatrices : plus de 1 900 personnes décédées et plus de 3 600 blessées. Avec près de 8 500 maisons détruites, les dégâts matériels ont été considérables et de nombreuses familles, contraintes de vivre dans des conditions extrêmement difficiles, avaient besoin d’une aide rapide pour faire face à la situation. Avec le soutien de l’Union Européenne, HI a déployé sa réponse d’urgence dans les jours qui ont suivi la catastrophe.
Une réponse au plus près des rescapés
Après un séisme d’une telle ampleur, nombreux sont les survivants et survivantes à avoir subi des blessures graves telles que des fractures ou des luxations qui, si elles ne sont pas prises en charge rapidement, peuvent avoir des conséquences durables. De plus, beaucoup de rescapés gardent des traumatismes psychologiques : il est primordial de les aider à surmonter le choc et l’anxiété causés par la situation.
C’est pourquoi HI a déployé une partie de son équipe nationale, quatre personnes, deux kinésithérapeutes et deux personnes spécialisées en santé mentale (à chaque fois, un homme et une femme) pour apporter un soutien en réadaptation et des premiers secours psychologiques aux sinistrés vivant dans des zones reculées. Au 26 octobre, ces activités avaient déjà permis d'aider plus de 500 personnes en réadaptation ainsi qu’en santé mentale et soutien psychosocial.
« Lorsque le séisme s'est produit, j'étais chez moi. Je dormais dehors alors que le reste de ma famille était à l'intérieur de la maison. Dès que les secousses ont commencé, je me suis réveillé, j'ai bondi et j'ai couru pour essayer d'évacuer mes enfants. Les secousses ont continué et j'étais terrifié. Lorsque leur chambre s'est effondrée, j’ai bien cru qu'ils avaient tous été tués. Nous les avons sortis des débris mais ils étaient gravement blessés et j'ai dépensé toutes mes économies pour payer leurs soins. Ce n'est que plus tard que j'ai réalisé que j'avais moi aussi été blessé. Heureusement, une équipe de HI est venue dans notre village et m'a aidé à me remettre, physiquement et émotionnellement. Je leur en suis très reconnaissant, » explique Abd Hanan Safi, un fermier vivant dans le village de Patan, dans la province de Kunar.
Renforcer l’accès à la réadaptation dans la capitale provinciale Jalalabad
Grâce au soutien de l’Union Européenne, HI a également déployé son équipe internationale de soins spécialisés à l’hôpital régional de Nangarhar pour renforcer l’accès aux soins de réadaptation à Jalalabad. Cette intervention avait pour objectif de combler les lacunes en matière de santé dans le domaine de la réadaptation physique d'urgence. Elle a permis d’améliorer les capacités physiques et fonctionnelles des personnes blessées et de prévenir la survenue de handicaps permanents.
Fin septembre, un vol opéré par le pont humanitaire aérien de l’Union Européenne (EU HAB) a permis de livrer plus de cinq tonnes de matériel indispensable pour l’accompagnement des patients, tel que des béquilles, des fauteuils roulants ou des cannes.
Depuis lors, les équipes de HI intervenant à l’hôpital ont accompagné 224 patients ainsi que les personnes qui les aident dans leur quotidien, au travers des séances de kinésithérapie et de formation à l’accompagnement des personnes blessées. Beaucoup d’entre elles et eux ont également reçu des cannes, des béquilles ou des fauteuils roulants pour pouvoir se déplacer plus facilement et gagner en autonomie.
« Nous sommes dans une région très exposée aux catastrophes et où les infrastructures de santé, les ressources et le personnel manquent cruellement. Il est donc difficile de répondre aux besoins en kinésithérapie des personnes ayant de blessures graves ou des maladies chroniques. Le financement de l'UE a aidé de nombreuses personnes à retrouver leur indépendance. Mais il reste encore de nombreux défis à relever en matière de géographie et d'accès aux soins de santé et l'une des manières pour nous d’y faire face est de bien expliquer les principes de rééducation les patients et leurs aidants. Nous leur enseignons comment protéger au mieux leurs blessures et leurs articulations, car beaucoup d'entre eux ne pourront pas revenir à l'hôpital », explique Danny Gordon, kinésithérapeute d'urgence chez HI.
HI a également formé les équipes de l’hôpital à la réadaptation d’urgence pour améliorer les soins dispensés aux patients. Ainsi, 46 membres du personnel de santé ont renforcé leurs connaissances ; les spécialistes de HI continuent leur accompagnement pour consolider leurs acquis et renforcer leurs compétences pratiques.