Agnès Natima, 18 mois, est arrivée au camps il y a 2 mois. Elle souffre de malnutrition sévère. | © P.Meinhardt / Handicap International
Blessé, affamé et soulagé
Lorsque Simon, un jeune garçon âgé de 17 ans, et ses quatre petites sœurs sont arrivés dans un camp de réfugiés près de la frontière kenyane, il s’est senti en fin soulagé. Pour se mettre lui et ses sœurs à l’abri des combats, Simon a été forcé de faire le voyage avec une blessure de balle non traitée à la sa cuisse gauche sur des béquilles improvisées en bois.
Simon a été blessé en décembre 2016. Il cherchait du miel et des fruits sauvages pour nourrir ses sœurs quand il s'est aventuré trop prêt des combats. Le centre de santé près de son village ayant été abandonné, sa blessure n'a pas été soignée et sa jambe est maintenant atrophiée. Il marche lentement et souffre de la douleur.
Simon au camp de réfugiés
Une décision difficile
Pour leur sécurité, ses parents ont décidés de les envoyer, lui et ses sœurs, au Kenya, après avoir lutté pendant des années pour garder la famille unie. Ils faisaient pousser du sorgho et des légumes pour être vendus, ce qui a fournissait suffisamment de nourriture pour tout le monde. Simon a pu aller à l'école. Mais les sécheresses successives leur ont fait perdre la quasi-totalité de leurs récoltes et la guerre a entraîné une hausse des prix des denrées alimentaires. La famille vivait dans la peur constante des combats et se parents s’inquiétaient de plus en plus de la jambe de Simon.
Sécurité et espoir
Après avoir traversé une telle expérience, Simon semble plus mûr et posé que la plupart des adolescents. Il s’exprime d’un anglais assuré et avoue que l’école lui manque. Il a quitté son domicile avec l'espoir qu’au Kenya, il serait en mesure de recevoir un traitement approprié pour sa jambe et que ses sœurs pourraient reprendre leurs études. Handicap International et les partenaires le soutiennent à chaque étape, en commençant par lui fournir avec des nouvelles béquilles et des sessions de réhabilitation physique.
L'ampleur de la crise
L'histoire de Simon est l’une parmi tant d’autres. Six millions de personnes au Soudan du Sud, environ la moitié de la population, sont actuellement confrontées à une pénurie alimentaire extrême. Grâce à une intervention humanitaire concertée, les zones les plus gravement touchées parviennent à éviter la famine. Le Programme alimentaire mondial (PAM) des Nations Unies alerte sur l’aggravation de la crise, plus en plus de personnes ayant besoin d'aide alimentaire.
1,9 million de Sud-Soudanais sont déplacés à l'intérieur du pays et 1,9 million sont réfugiés dans les pays voisins. L'Ouganda héberge actuellement 980 000 réfugiés sud-soudanais. Avec des milliers d'autres arrivant chaque jour, ce chiffre atteindra le million dans les prochaines semaines. Ce sont des circonstances sans précédent, même pour un pays avec une longue histoire d'accueil de réfugiés.
Camp de réfugiés de Kakuma
Handicap International
Handicap International est présente au Soudan du Sud. L’association travaille principalement dans les camps pour faire en sorte que les personnes ayant des besoins spécifiques, y compris les personnes handicapées, les personnes âgées et les autres groupes vulnérables, aient accès aux services dont ils ont besoin et soient protégées contre les abus et la discrimination.
L’association améliore également les soins aux réfugiés des Sud-Soudanais en Éthiopie et au Kenya. Par exemple, elle a récemment lancé un programme de santé dans les camps frontaliers de l'Éthiopie qui vise à assurer un avenir plus certain pour les enfants réfugiés souffrant de malnutrition.
Handicap International est alarmée par le nombre de réfugiés du Soudan du Sud arrivant en Ouganda, particulièrement par les personnes qui peuvent avoir besoin d'un soutien spécifique. l’association n’a pas une présence actuelle dans le pays mais, en raison de la gravité de cette crise, elle a décidé de lancer un nouveau programme national.
