En RDC, les conséquences de la guerre sur la santé des enfants
Fuir la violence entraîne une perte de revenus et de ressources. Pour limiter les effets de la malnutrition sur les enfants, HI accompagne les familles. Ladislas, père de Divin, témoigne.

Ladislas entouré de ses enfants dans le camp de déplacés de Bulengo, en septembre 2024. | © E. N’Sapu / HI
Nord-Kivu : vivre sa vie au milieu des affrontements
Je m’appelle Ladislas et avant, j’étais secrétaire du chef du village de Bushuré, où je vivais avec ma famille. Nous y étions heureux, j’avais pour projet de cultiver des pommes de terre et nous voulions offrir une belle éducation à nos enfants. Tout a changé avec la guerre. Un jour, nous avons entendu des crépitements de balles autour de chez nous ; nous sommes sortis et nous nous sommes mis à courir.
Nous avons fui notre village à pied car nous n’avions pas de moto ou de voiture pour nous déplacer, et il a été très difficile d’arriver à Goma. Aujourd’hui, je vis ici avec mon épouse et les enfants mais je n’ai plus de travail et je ne suis même pas en mesure de me procurer de simples produits de tous les jours comme du savon.
La vie est très dure ici, nous avons beaucoup souffert. Nous ne sommes pas chez nous, nous n’avons pas de projets et la nourriture manque.
Guerre et malnutrition : les enfants, premières victimes
Mon fils Divin a commencé à souffrir de malnutrition lorsque nous sommes arrivés ici. Quand nous étions dans notre village, nous avions accès à une grande variété d’aliments : chez nous, il mangeait des légumes, des pommes de terre, des patates douces, des haricots, du maïs… Les enfants prenaient de la bouillie qu’on ne peut plus se procurer ici.
Ici, notre alimentation est très peu variée ; quand on nous donne de la nourriture, il s’agit d’un seul type de farine. À cause de cela, j’ai constaté un changement chez Divin : il n’avait plus d’énergie, ne parlait plus, ne jouait plus.
À cause de nos conditions de vie précaires, Divin a souffert de malnutrition, il était incapable de s’exprimer et ne pouvait plus faire un geste.
Un petit garçon qui joue à nouveau
Grâce au soutien de différentes organisations, j’ai reçu des aliments très nutritifs pour aider Divin à sortir de la malnutrition. C’est à ce moment-là qu’on nous a recommandé de contacter HI.
Leur approche est efficace : ils accueillent tout le monde sans distinction, nous parlent bien et la prise en charge est gratuite. Ils font faire des jeux aux enfants pour stimuler leur développement et nous forment, nous, les parents, à les accompagner au mieux. Notre expérience a été très plaisante et j’ai vu une vraie amélioration chez Divin.
Aujourd’hui, mon fils n’est plus le même qu’avant. Il peut jouer avec d’autres enfants, il aime beaucoup jouer au foot par exemple, et quand on lui pose une question, il répond. Grâce à l’accompagnement de HI, il est plus vif, plus énergique, et a retrouvé goût à ce qui l’entoure.
Aujourd’hui, Divin a bien récupéré physiquement. Nous jouons ensemble ; d’ailleurs, je viens de sortir le ballon pour une petite séance de foot. Je me réjouis de voir que mon fils va bien, et je me dis que maintenant, ça va aller mieux.
Si je peux donner un conseil aux parents qui seraient dans la même situation que moi : allez voir HI. Je vous recommande vivement cette prise en charge. Apprenez les bons gestes pour que vos enfants retrouvent à nouveau énergie, santé et joie de vivre.
Le projet « Réhabilitation, action humanitaire inclusive, santé mentale et soutien psychosocial et thérapie de stimulation pour les groupes vulnérables en Afrique subsaharienne touchée par des crises » est déployé en RDC et en Somalie. Il a débuté en juillet 2024 et se prolonge jusqu’en juin 2026. Dans le cadre de phase 2 du projet, 2 800 enfants ayant vécu des épisodes de malnutrition et leurs parents seront accompagnés en thérapie de stimulation afin de prévenir et réduire les retards de développement causés par la malnutrition.