HI adapte ses actions pour faire barrage à la COVID-19 et protéger les plus fragiles
Sur le terrain, partout où c’est possible, les équipes de Humanité & Inclusion (HI) adaptent leurs activités pour couper cours à la pandémie de la COVID-19. Les modalités d’interventions sont revues. De nouveaux projets sont créés, avec pour mot d’ordre de protéger du virus et d’agir sur les effets de cette crise, avec une attention particulière envers les personnes handicapées, les enfants, les femmes et les personnes isolées ou âgées.
Un travailleur humanitaire de l'équipe HI en Ouganda (photo d'archive) | © Quinn Neely / HI
Le cap des 530 000 cas confirmés dans le monde vient d’être franchi dans quelque 175 pays et territoires. Aujourd’hui, 94 % des 55 pays où intervient l’association sont touchés.
En Afrique, en Amérique Latine, en Asie du sud et du Sud-Est, au Moyen Orient, il est primordial d’empêcher une propagation incontrôlée de la pandémie, mais il faut agir maintenant, même si le nombre de cas officiellement identifiés est encore faible dans nombre de ces pays. C’est pourquoi nos équipes sont auprès de nos bénéficiaires partout où cela reste possible, adaptant leurs modalités d’intervention pour stopper la progression et protéger un maximum de personnes.
Adapter nos interventions pour protéger les plus fragiles
« Dans l’ensemble des pays où cela est possible, nous sommes en train d’adapter toutes nos interventions. Il s’agit d’abord de protéger nos bénéficiaires qui comptent parmi les plus vulnérables face à ce virus. Il y a à la fois des enjeux de prévention, mais aussi un fort enjeu sur les besoins de base pour que des personnes, déjà vulnérables, ne deviennent pas encore plus vulnérables et qu’elles puissent avoir accès à la nourriture, aux produits d’hygiène, aux services de santé. » explique Fanny Mraz, de la Direction de l’Urgence de HI. « Les adaptations se font dans chaque pays et selon le contexte sur place. Certains projets sont en standby, tandis que d’autres sont adaptés et que de nouveaux projet spécifiques en réponse à la crise COVID-19 sont initiés. Pour l’heure les secteurs que nous considérons prioritaires sont l’hygiène, la protection, l’accès aux moyens de subsistances, le soutien psychosocial et l’appui logistique aux acteurs de la communauté humanitaire afin d’assurer l’acheminement de l’aide humanitaire. »
Chaque jour, de nouvelles activités de réponse à la crise sont mises en place sur nos projets actuels
Aujourd’hui, au moins 37 de nos projets ont été adaptés et ont commencé à intégrer ou préparer des mesures spécifiques en réponse au coronavirus, avec de nombreuses actions de sensibilisation et de prévention (Algérie, Bangladesh, Colombie, Éthiopie, Haïti, Libye, Madagascar, Mali, Sierra Leone,…), des adaptations de notre logistique et de notre appui humanitaire en Centrafrique, des distributions de matériel de protection (gants, masques, gel hydro-alcoolique, notamment au Rwanda)… Ce chiffre évolue très vite.
Face à la COVID-19, la sensibilisation à l’hygiène est essentielle
Partout, on sait maintenant que l’urgence sanitaire et médicale doit nécessairement se combiner à des actions de sensibilisation et d’éducation qui permettent en parallèle d’anticiper et de protéger tout un chacun et de démultiplier les effets de la lutte contre la pandémie. La sensibilisation à l’hygiène et aux mesures de protection constitue une urgence absolue face à la COVID-19. Pour y répondre, les membres de nos équipes sont formés pour pouvoir se protéger eux-mêmes et sensibiliser les personnes qu’ils aident aux messages de prévention. Les outils utilisés (affiches,…) respectent les standards internationaux.
« Hygiène des mains avec utilisation de savon ou de gel hydro-alcoolique, respect des distances, bonnes pratiques pour se protéger… Port de masques FFP2 dans les structures de santé et dans le cadre d’activités le nécessitant… Des recommandations sont mises en place pour les membres des équipes HI et leurs bénéficiaires, afin de permettre de protéger la relation. Bien sûr, nous sommes confrontés aux mêmes problématiques qu’ailleurs. Se procurer des masques FFP2 sera par exemple aussi difficile qu’en Europe, voire bien plus. Et d’autres difficultés vont certainement apparaître ; une épidémie de COVID-19 augmentera de manière considérable les discriminations et les violences basées sur le handicap, le genre et l’âge mais aussi envers certains groupes, tels que les migrants, personnes déplacées, demandeurs d'asile, réfugiés et retournés. » poursuit Fanny Mraz, de la Direction de l’Urgence de HI.
Des conseils précis s’adressent aux personnes handicapées, avec une adaptation des messages pour celles ayant des difficultés à communiquer, comme les personnes sourdes, malentendantes, ou malvoyantes. D’autres concernent spécifiquement les aidants. Les modalités de diffusion des messages diffèrent selon le public ciblé.
La réponse d’urgence face au coronavirus sera adaptée, de nouveaux projets seront lancés
La Direction de l’Urgence de HI a établi un cadre de réponse d’urgence à la crise COVID-19 considérant les besoins d’appui sur les secteurs prioritaires pré définis aux niveaux étatiques, communautaires et individuels dans nos pays d’intervention. Là où l’accès aux populations n’est pas possible, des modalités de réponses spécifiques seront utilisées (utilisation des médias, des moyens digitaux, de plateforme internet.)
«Les activités de réponse d’urgence comprennent des distributions de matériel d’hygiène ou de l’aide aux moyens de subsistance. Atlas Logistique, une unité opérationnelle logistique de HI spécialisée dans la chaine d’approvisionnement et les solutions logistiques pour d’autres acteurs de l’aide humanitaire, est prête à intervenir. Atlas Logistique pourra mettre à disposition de la communauté humanitaire ses plateformes logistiques et son expertise d’analyste des problématiques d’accès » explique Fanny Mraz. « Nous pensons également qu’il faudra rester particulièrement proches des personnes souffrant de problèmes de santé mentale, qui peuvent développer des symptômes spécifiques de stress intense et d’angoisse dans ce contexte. Nous serons aussi très vigilants sur les questions de stigmatisation potentielle de certaines populations atteintes de la COVID-19, notamment les personnes handicapées. »