J'ai retrouvé la parole après avoir bénéficié de soutien psychosocial
En Ouganda, avec le soutien de ECHO, HI accompagne en réadaptation physique et en soutien psychosocial les réfugiés ayant vécu des événements traumatiques.
Yosefi s'adonne à des activités de jardinage et de lecture, après avoir travaillé sur son bien-être psychosocial. | © HI
Après un accident, Yofesi (nom d’emprunt) a souffert de pertes de mémoire et de difficultés d'élocution. Après lui avoir proposé des séances de réadaptation physique, HI l'a inscrit dans un groupe de soutien psychosocial et en santé mentale. Depuis, Yofesi a fait beaucoup de progrès et peut désormais s'exprimer plus facilement.
Combiner la réadaptation physique et le soutien psychosocial
Après un accident de moto, Yofesi a passé une longue période dans le coma à l'hôpital de Mulago. Son accident avait laissé des traces : des pertes de mémoire, des difficultés d'élocution et un handicap physique. Il ne se souvenait de rien, ni de son nom, ni de sa femme, ni de ses enfants. Les membres de la communauté pensaient qu'il avait perdu la tête et l'évitaient.
« Ce qui m'a fait vraiment mal, c'est que même mes enfants avaient peur de moi à cause de mon apparence et de ma voix. Ils avaient du mal à comprendre ce que je disais. »
Incapable de communiquer comme avant, Yofesi se sentait inutile. Un jour, il a été emmené à HI pour réaliser une séance de kinésithérapie et recevoir des béquilles pour l'aider à se déplacer. C'est ainsi qu'il a découvert les séances de thérapie psychosociale de groupe organisées par l’organisation.
Prendre le temps et encourager
Lorsque Ahabwe Violah, travailleuse psychosociale de HI dans le camp de réfugiés de Kyaka, a rencontré Yofesi, communiquer avec lui était difficile en raison de ses problèmes d'élocution. Prenant le temps de s'assurer qu'ils se comprenaient, elle a patiemment procédé à une évaluation qui a automatiquement qualifié Yosefi pour des séances de soutien psychosocial et en santé mentale.
« J'ai inscrit Yofesi au groupe des hommes et il a participé à cinq semaines de thérapie de groupe. Pendant les séances, je l'ai encouragé à parler et il s'est efforcé de participer. Je l'ai également encouragé à faire plus de choses qui l'intéressaient, à socialiser avec d'autres personnes et avec les membres de sa famille et à trouver une activité, » explique Ahabwe Violah.
À la fin des séances, lorsqu'elle a procédé à l'évaluation post-thérapeutique, l'élocution et la mémoire de Yofesi s'étaient améliorées.
J'ai retrouvé la mémoire et je peux parler plus facilement.
« Le fait d'être dans un groupe m'a permis de socialiser avec des gens, d'apprendre les jours de la semaine, ce qui était difficile pour moi avant les séances, et de retrouver la mémoire, » explique Yofesi.
Il se souvient maintenant des prénoms de sa femme et de ses enfants. Il a également pris l'habitude de marcher, ce qui l'aide beaucoup. Il s'est fait des amis grâce au groupe et s’adonne au jardinage chez lui pour rester occupé. Il peut désormais s'exprimer plus distinctement.
Yofesi n'est pas encore totalement rétabli, mais il est déjà très satisfait des progrès réalisés grâce aux séances de soutien psychosocial et en santé mentale.