Longtemps privé de soins, Ahmed réapprend à marcher
Ahmed vit au camp d’Azraq avec son épouse et leurs 3 enfants depuis le mois d’avril 2016. Blessé à la tête par un éclat d’obus en Syrie, Il souffre d’un traumatisme cérébral. Depuis quelques jours, il reçoit le soutien d’Handicap International pour réapprendre à marcher. Le département du Développement international (DFID) soutient Handicap International dans le cadre de son intervention lié à la crise syrienne en Jordanie.

Elisa Fourt / Handicap International
En avril 2015, Ahmed, son épouse et leurs enfants vivaient encore en Syrie. Un matin, ce père de famille était parti acheter du pain et des fruits pour préparer le petit déjeuner de sa famille quand les bombardements ont commencé. Il n’eut le temps de se mettre à l’abri.
Grièvement blessé à la tête par des éclats d’obus, il fût recueilli inerte par des inconnus et transféré dans un hôpital situé sur le territoire turc. Après 40 jours dans le coma et 2 mois d’hospitalisation, affaibli mais vivant, il pût rentrer chez lui en Syrie.
La famille, vivant sous la menace constante de nouveaux bombardements, prit alors la décision de quitter la Syrie pour trouver refuge en Jordanie.
Ne pouvant que très difficilement se déplacer, le voyage d’Ahmed pour rejoindre la Jordanie fût long et éprouvant se souvient son épouse. Dans sa fuite, la famille a été bloquée à plusieurs reprises. « Nous avons dû attendre 2 semaines avant de pouvoir rentrer en Jordanie, bloqués comme des milliers d’autres à la frontière » se rappelle-t-elle.
Dans le camp d’Azraq, Ahmed et les siens vivent maintenant dans un abri familial de 20m2. « Une grande pièce commune, dans laquelle nous cuisinons, mangeons et dormons » explique-t’il « Nous avions une belle et grande maison en Syrie » se souvient Ahmed nostalgique. Soutenu depuis son arrivée au camp d’Azraq par Handicap International, Ahmed a reçu une canne, une chaise roulante ainsi qu’une chaise toilette. Petit à petit, avec le soutien hebdomadaire d’une kinésithérapeute et les encouragements de ses enfants, il retrouve une certaine autonomie de mouvement, mais le chemin à parcourir reste long.
Au-delà de ce soutien matériel, Ahmed, bénéficie d’une thérapie comprenant 8 séances de kinésithérapie et de 6 séances d’ergothérapie à raison d’une session par semaine en moyenne. Un travailleur social d’Handicap International offre également un soutien psychosocial à Ahmed et à ses proches.
Ahmed souhaiterait aussi, pouvoir être opéré à l’œil, un œil atteint lui aussi par cette bombe qui failli lui prendre la vie il y a un peu plus d’un an. Ahmed a remué ciel et terre, une telle opération est irréalisable dans le camp d’Azraq et hors de prix dans un hôpital jordanien.