Goto main content

Des drones au service du déminage

Mines et autres armes
Tchad

Depuis janvier dernier, HI et son partenaire Mobility Robotics expérimentent l’utilisation de drones pour appuyer les démineurs à Faya-Largeau, au Nord du Tchad.

Vue depuis le drone sur Ipad

Vue depuis le drone sur Ipad | © HI

Connaître le relief

En survolant une zone suspectée d’être contaminée par des restes explosifs de guerre, le drone fournit aux démineurs des images aériennes avec des indications précises sur la topographie des lieux : présence de pentes, de dunes de sable, de rochers, etc. Ces caractéristiques du sol ne sont pas forcément visibles de loin, à hauteur d’homme, alors qu’elles peuvent présenter des difficultés majeures pour les démineurs : la machine à déminer qu’utilise HI au Tchad[1], par exemple, doit éviter les rochers affleurant ; s’il y a trop de pente, le signal entre la télécommande et la machine peut être rompu... Ces indications sont donc précieuses pour la téléguider.

Engins suspects

Lors d’un vol, le drone va repérer la carcasse d’un tank, d’une voiture, des munitions ou des cratères dans le sol pouvant indiquer un impact et une explosion ancienne… Ces images accompagnées de données de géolocalisation sont fournies aux démineurs qui, sur la base de leur expérience, peuvent déterminer ce qui s’est passé : « A tel endroit, une équipe de démineurs a reconnu ce qui semble être un ancien site de déminage abandonné et dont personne à Faya n’avait la mémoire », explique Kheira Djouhri, chef de projet Innovation au Tchad pour HI.

Cartographier, guider

Le drone cartographie également des zones entières : il survole la surface étudiée, prend une photo tous les deux mètres. Ces photos sont ensuite assemblées et donnent une carte précise d’un futur terrain d’intervention. Ce type de document est très utile aux démineurs pour comprendre où ils mettent les pieds et organiser leur travail, surtout dans des régions, comme le Nord du Tchad, pour lesquelles très peu de cartes existent.

Enquête non technique

Le drone apporte une contribution déterminante à ce que, dans leur jargon les démineurs appellent « l’enquête non technique » : phase préalable au déminage, pendant laquelle les équipes collectent toutes les informations possibles sur une zone indiquant une contamination et sa nature : ces informations peuvent être compilées dans des documents officiels, des plans, ou collectées lors d’entretiens avec les autorités, avec des personnes âgées susceptibles de savoir ce qui s’est passé il y a 20 ou 30 ans... L’enquête non technique est parfois une vraie enquête policière.

Lors de cette phase préalable à l’entrée en action des démineurs, les vues aériennes et les cartes produites par le drone permettent de préciser les zones où intervenir, celles en priorité, celles qu’on peut écarter car rien n’indique un risque de contamination… « Récemment, sur une zone que nous inspections pour un partenaire, le drone a révélé des traces de pneus frais indiquant que cette voie est régulièrement utilisée par les habitants alors qu’autour il y aurait de fortes suspicions de contamination : elle deviendra une priorité pour les démineurs », explique Kheira.

Intégrer le drone au déminage

A partir de juillet prochain, le drone sera officiellement intégré aux opérations de déminage de HI au Tchad. Une dizaine de personnes seront formées à son utilisation. HI et son partenaire Mobility Robotics vont également expérimenter l’utilisation d’une caméra thermique montée sur drone pour repérer des différences de températures, entre une mine dépassant du sol et son environnement, par exemple.

Déminer pour les habitants

Ces opérations de déminage servent à réhabiliter des pistes et à restituer des terres aux habitants pour la culture et l’élevage, et permettent ainsi de désenclaver la région de Faya-Largeau dont le développement est en grande partie bloqué par la contamination aux restes explosifs de guerre.

 

[1] La machine à déminer, GCS 200, est une sorte de moissonneuse batteuse d’une tonne. Téléguidée, munie d’une rotative à l’avant, elle détruit tout engin explosif sur son passage.

Nos actions par pays

RELATIONS PRESSE

CANADA

Fatou Thiam

 

Aidez-les
concrètement

Pour aller plus loin

7 choses à savoir sur le conflit au Soudan
© M. Degue Mohassingar / HI
Prévention Urgence

7 choses à savoir sur le conflit au Soudan

Le 15 avril 2023 un conflit armé a éclaté au Soudan. Dès le mois de mai 2023, Humanité & Inclusion s'est mobilisée à l'Est du Tchad pour soutenir et prendre en charge les réfugiés soudanais fuyant la violence.

Maïbata Sané, démineuse : un quotidien entre joie et peur
© A. Stachurski / HI
Mines et autres armes

Maïbata Sané, démineuse : un quotidien entre joie et peur

Maïbata Sané vit en Casamance, au Sénégal, où elle est démineuse chez HI. Portrait d’une femme forte et déterminée, qui s’engage pour un avenir meilleur.

Bissine : la vie après les mines
© A. Faye / HI
Mines et autres armes

Bissine : la vie après les mines

Après avoir été déplacés pendant 30 ans, les habitants de Bissine, au Sénégal, rentrent sur leurs terres et recommencent à cultiver leurs champs, source de prospérité économique pour toute une région.