Handicap International et un collectif d’ONG s’inquiètent de l’annonce du gouvernement de fermer les camps de réfugiés de Dadaab
Les autorités kenyanes ont annoncé la fermeture de ces camps installés sur leur sol, et leur souhait d’un rapatriement rapide des réfugiés qui s’y trouvent parfois depuis plus de 20 ans. Un collectif de 11 ONG, parmi lesquelles Handicap International, a signé mardi un appel au gouvernement kenyan pour lui rappeler ses obligations en matière d’accueil des réfugiés.
Prise en charge d’une personne handicapée au camp de Dadaab. | © B.Blondel / Handicap International
Le Kenya, qui accueille près de 600 000 réfugiés au sein de deux zones – les camps de Kakuma à la frontière avec le Soudan du Sud, et ceux de Dadaab proches de la Somalie – a annoncé le week-end dernier son intention de mettre un terme à l’accueil des réfugiés – en particulier pour les camps de Dadaab et de les renvoyer dans leurs pays. « La directive de fermer les camps viole le principe général de rapatriement volontaire des réfugiés vivant au Kenya d'une manière sûre et digne dans leur pays d'origine », soulignent les ONG signataires. « Pour Handicap International, il n’est pas acceptable que les réfugiés, parmi lesquels se trouvent de très nombreuses personnes vulnérables (personnes handicapées, âgées, femmes isolées, enfants seuls…) puissent faire l’objet d’une telle décision », souligne Lucile Papon responsable des actions de Handicap International dans la Corne de l’Afrique. « Les familles qui se trouvent dans les camps ont fui la guerre civile en Somalie, ou l’insécurité au Soudan du Sud, et il n’est pas admissible de les contraindre à retourner dans des régions où elles seraient mises en danger. Les réfugiés ont avant tout besoin d’assistance dans un processus de rapatriement basé sur le volontariat. En ce qui concerne la Somalie, c’est une crise qui s’éternise, le camp de Dadaab a été ouvert il y a plus de 25 ans, et la situation des personnes qui vivent est tombée dans l’oubli ».
Handicap International intervient au Kenya auprès des réfugiés somali depuis 1992 et à Kakuma depuis 2014 pour apporter une aide aux personnes les plus vulnérables. L’association veille à ce que ces personnes aient accès à l’aide humanitaire, et particulièrement aux soins de santé et aux services de réadaptation.