Goto main content

« J'ai appris à aimer mes enfants »

Santé
Rwanda

Agnès, 52 ans, doit marcher près de deux heures pour participer aux réunions hebdomadaires du groupe de parole organisées à Gihango, un village dans l'Ouest du Rwanda. « Mais cela en vaut largement la peine. Avant de participer au groupe, je craignais d'aborder les autres. Je menais une vie retirée, plongée dans mes angoisses et ma peine. Quand j'ai enfin pu raconter mon histoire pour la première fois, j'ai pleuré comme un bébé. J'étais soulagée. »

Agnès

© Wendy Huyghe / HI

Lors du génocide des Tutsis, Agnès est témoin de la mort violente infligée à son mari et à deux de ses trois enfants. Atrocement torturée, elle perd également l'enfant qu'elle porte. Après ces terribles événements, bien plus tard, un oncle vient frapper à sa porte et la menace : si Agnès ne l'accueille pas chez elle, il prétendra qu'elle a fait tuer son mari. « Je remplacerai tes enfants morts », lui dit-il.

 

Dévastée, seule et sans défense, Agnès cède. Après trois naissances, l'homme part, abandonnant Agnès à ses problèmes avec quatre enfants.

« Mes enfants n'ont rien. Je ne peux même pas les envoyer à l'école », explique Agnès.

Elle est rarement aidée.

« Si un homme célibataire désire m'aider, il veut souvent quelque chose en échange. Même s'il est de bonne volonté, le quartier commence immédiatement à médire. Si un homme marié veut m'aider, sa femme a peur que je m'enfuie avec lui. J'ai peu d'amis et je ne parle avec eux que de la pluie et du beau temps. J'ai peur qu'on se moque de moi ou qu'on me stigmatise. »

Grâce aux réunions, Agnès peut maintenant parler de ses expériences traumatisantes, de sa vie difficile. De plus, les activités économiques du groupe l'aideront à envoyer ses enfants à l'école. Elle est tout particulièrement reconnaissante du soutien psychologique fourni par Humanité & Inclusion :

 

« J'ai appris à accepter les enfants que j'ai conçu sous la contrainte. J'ai même appris à les aimer ».

Aujourd'hui, beaucoup d'enfants rwandais continuent à payer les conséquences des massacres de 1994.

Nos actions par pays

RELATIONS PRESSE

CANADA

Andrew Aziz

 

Aidez-les
concrètement

Pour aller plus loin

RDC : Joyce et Jessy, les jumelles qui apprennent à parler, rire et jouer
© N. Lagrisi Lusilawo / HI
Réadaptation Santé

RDC : Joyce et Jessy, les jumelles qui apprennent à parler, rire et jouer

Joyce et Jessy ont toute deux une paralysie cérébrale. Grâce aux soins dispensés par HI, elles font des pas de géant vers plus d’autonomie.

Hazrat : se remettre vite sur pied pour retourner jouer au foot
© D. Gordon / HI
Réadaptation Santé Urgence

Hazrat : se remettre vite sur pied pour retourner jouer au foot

Pour renforcer l’accès aux soins après le séisme en Afghanistan, HI a déployé ses équipes d’urgence avec le soutien de l’Union Européenne tandis que les patients affluaient à l’hôpital de Jalalabad.

Khalida, blessée à la jambe, réapprend à marcher
© D. Gordon / HI
Réadaptation Santé Urgence

Khalida, blessée à la jambe, réapprend à marcher

Le séisme du 31 août a été le plus meurtrier de l’histoire récente de l’Afghanistan. Pour renforcer l’accès aux soins d’urgence, HI a déployé ses équipes avec le soutien de l’Union Européenne.