« Je rêve de paix et de stabilité »
Mohamad, 38 ans, est originaire de la banlieue de Damas, en Syrie. Très éprouvé par ce qu’il a vécu dans son pays, il a été victime d’un accident vasculaire cérébral qui l’a rendu hémiplégique. Il est désormais réfugié au Liban, où Handicap International l’aide à retrouver sa mobilité et l’accompagne avec des sessions de soutien psychologique.

Mohamad été victime d’un accident vasculaire cérébral qui l’a rendu hémiplégique. Désormais réfugié au Liban, Handicap International l’aide à retrouver un peu de sa mobilité. | © P.Poulpiquet/Handicap International
Assis dans son modeste appartement, Mohammad a le visage hagard. Perdu dans ses pensées, il semble encore traumatisé par les évènements qui l’ont amené à se réfugier au Liban et l’ont privé d’une partie de sa capacité de mouvements. Il y a quelques années, alors qu’il était encore en Syrie, il a vu la population de son village se faire massacrer sous ses yeux. Il se souvient du sang et des personnes mourantes, qu’il a tenté, en vain, d’aider. « C’est à cause de ça que je suis venu au Liban », finit-il par dire, après un long silence. « A cause du sang, du conflit. J’avais tellement peur et je voulais protéger mes enfants, c’est tout. »
Lorsqu’il arrive dans le pays voisin, en 2012, Mohamad est encore très tourmenté. Il est alors victime d’un accident vasculaire cérébral qui le rend hémiplégique. « Mon état psychologique s’était considérablement dégradé à ce moment-là. J’étais mentalement très fatigué… Je pense que mon cerveau n’a pas supporté », explique-t-il. Chaque semaine, une équipe de Handicap International lui rend visite pour l’accompagner dans sa convalescence. « Il est encore très déprimé, alors, nous faisons des sessions de soutien psychologique en plus de la kinésithérapie », explique Doaa, travailleuse sociale de l’association.
Quand parle à Mohamad de la Syrie, il évoque sa vie d’avant avec nostalgie. « Je vivais très bien. J’avais un travail, de l’expérience, des diplômes, une maison… J’élevais mes enfants… Ma vie était parfaite. La guerre est arrivée et a tout détruit. » Désormais, le père de famille s’attache à l’espoir qu’un jour, les combats s’arrêteront dans son pays et qu’il pourra rentrer. « Assez de conflit, assez de sang versé. Tout ce dont je rêve aujourd’hui, c’est de paix et de stabilité. Ce que nous avons vécu est pire que les deux guerres mondiales réunies, pire que ce que l’on a pu lire dans nos livres d’histoire. Il y en a assez. »