Justine et Majambere : une prothèse et des béquilles pour le couple
Plus de 128 000 réfugiés vivent à Kyaka, dans l’ouest de l’Ouganda. C’est le cas de Justine, qui a reçu une prothèse de jambe, et de son mari Majambere.
Justine et Majambere ont reçu une prothèse de jambe et des béquilles. | © Infomercial Media / HI
Plus de 20 300 personnes handicapées vivent dans le camp de réfugiés de Kyaka. Pour les accompagner dans leur quotidien, HI leur propose un soutien en santé mentale et en réadaptation physique et fonctionnelle, à travers des séances de kinésithérapie et la fourniture d’aides à la mobilité telles que des cannes ou des fauteuils roulants. L’association y mène également des campagnes de sensibilisation au handicap et soutient le développement d’organisations de personnes handicapées.
Être amputé quand on est réfugié
Justine, 27 ans, et Majambere, 32 ans, sont mariés et ont quatre enfants. Ensemble, ils ont fui la République démocratique du Congo et les violences en 2022 pour se réfugier dans le camp de Kyaka. Justine et Majambere ont tous deux été amputés d’une jambe, à cause d’un accident de la route en 2004, qui avait entraîné de multiples fractures à leurs jambes.
Les prothèses de jambe que le couple avait reçues en RDC étaient très vieilles, si malcommodes au quotidien qu’elles les empêchaient de travailler pour subvenir aux besoins de leur famille. Elles leur faisaient mal, provoquant parfois des chutes.
« Marcher était très difficile. Certaines tâches étaient impossibles à réaliser pour moi, comme aller chercher de l'eau ou jardiner. Mes enfants sont encore très jeunes et ne peuvent pas m'aider pour accomplir ces tâches quotidiennes. Pendant que j’allaitais, marcher en portant mon bébé était très dur, car parfois ma prothèse se détachait et me faisait tomber, » se souvient Justine.
Une prothèse et des béquilles pour le couple
En 2022, Justine a été accompagnée par un kinésithérapeute de HI. Celui-ci lui a fourni une paire de béquilles et lui a montré comment s’en servir. Cette aide lui a été précieuse pendant un temps, jusqu’à la naissance de son dernier enfant. Après, Justine ne pouvait plus porter son nouveau-né et utiliser ses béquilles en même temps. Alors, en 2023, elle a reçu une toute nouvelle prothèse de jambe dont l’emboîture a été imprimée grâce à une imprimante 3D. Une révolution pour la jeune femme qui a réappris à marcher seule et a pu se lancer dans de nouvelles activités.
« Aujourd’hui je peux marcher seule, mon équilibre s’est amélioré. Je ne suis plus gênée et les douleurs ont disparu ! Je peux aller chercher de l’eau, me rendre au centre de santé et jardiner. Et grâce aux récoltes du jardin, je peux améliorer l’ordinaire de la famille. » se réjouit Justine. « J’espère que mon mari pourra lui aussi avoir une nouvelle prothèse ! »
HI œuvre aujourd’hui à trouver une solution pour lui fournir cette nouvelle prothèse, différente de celle de Justine car elle doit commencer au-dessus du genou. En attendant, il a reçu des béquilles pour l’aider à marcher avec son ancienne prothèse.
Le projet InCharge a été mené en Ouganda entre août 2021 et juillet 2024, sous la direction de Medical Teams International. En tout, plus de 5 100 personnes ont été accompagnées dans les camps de Kyangwali et Kyaka, dont environ 1 400 en réadaptation et 3 700 en santé mentale.