Lara, une enfant handicapée dans la guerre
Lara, âgée de 8 ans, a une paralysie cérébrale. Elle vit l'expérience terrifiante de la guerre.
Lara lors d'une activité récréative organisée par HI | © HI
Depuis le 7 octobre et l'escalade de violences entre Israël et le Hamas, au moins 38 000 Palestiniens ont été tués - dont au moins 10 000 enfants - et plus de 87 000 blessés dans les bombardements incessants par les forces israéliennes à Gaza. Cette offensive meurtrière fait suite à une attaque massive lancée par le Hamas contre Israël, au cours de laquelle 1 200 Israéliens ont été tués, et 240 Israéliens et ressortissants étrangers ont été pris en otage.
Les bombardements et les pilonnages par l’armée israélienne se poursuivent dans une grande partie de la bande de Gaza, entraînant de nouvelles victimes civiles, des déplacements de population et la destruction de maisons et d'infrastructures civiles, en particulier dans le quartier d'Ash Shuja'iyeh de la ville de Gaza et dans le quartier d'Al Mawasi à Rafah. Depuis octobre 2003, 60 % des maisons de Gaza ont été détruites. 9 personnes sur 10 sont déplacées. L'ensemble de la population de Gaza a besoin d'aide humanitaire (OCHA).
Déplacés plusieurs fois
Lara a une paralysie cérébrale. Elle a neuf frères et sœurs. Ses parents, âgés d'une quarantaine d'années, sont originaires de Beit Hanoun, dans le nord de la bande de Gaza. La famille a dû fuir plusieurs fois les bombardements et les pilonnages, laissant tout derrière elle. Son père, Zuhair, a dû porter Lara sur ses épaules à chaque fois.
Après l'offensive de Rafah en mai dernier, la famille a dû à nouveau être évacuée. Elle vit désormais à l'université Al-Aqsa, dans la ville de Gaza, qui a été transformée en camp pour les déplacés.
À leur arrivée, ils ont eu du mal à trouver un espace privé pour la famille. Zuhair a dû partir à la recherche de tentes et de couvertures, une expérience terrifiante et épuisante.
« Nous avons finalement trouvé un abri, mais nous avons dû dormir dehors, le temps d’obtenir une place à l'intérieur du camp. Je dois encore porter Lara sur mes épaules lorsqu'elle a besoin d'aller aux toilettes »,
dit Zuhair, le père de Lara.
Apaiser l’anxiété des enfants
Lara allait à l'école. Elle était en primaire. Sa maison lui manque :
« J'aimerais retourner à l'école parce que j'aime lire. Mon rêve est de devenir médecin un jour »,
dit-elle.
Lorsque HI est venu au camp pour organiser des activités récréatives, Lara était enthousiaste et voulait participer comme tous les autres enfants.
« Lara dort à côté de moi. Ce jour-là, elle m'a réveillé tôt, me demandant de l'emmener aux activités. Nous avons besoin de plus d'activités récréatives. Lorsque les enfants n'ont rien à faire, ils dépriment. Nous devons leur redonner le moral »,
dit Zuhair.
Lara veut apprendre à jouer à tous les jeux et s'amuser comme n'importe quel autre enfant.
HI en chiffres
Depuis octobre 2023, HI et ses partenaires ont organisé des sessions d'éducation aux risques et de protection contre les bombardements pour 84 000 enfants et 65 000 adultes, dont 1 400 personnes handicapées. HI et ses partenaires ont également dispensé 11 000 soins infirmiers, 11 000 séances de rééducation et plus de 4 000 séances de premiers secours psychologiques. Les équipes de HI ont organisé des activités récréatives pour 83 000 enfants et 10 000 adultes, dont 900 adultes handicapés, et ont distribué 2 500 appareils d'assistance en 10 mois.
Les personnes handicapées dans la guerre
Les conflits armés sont particulièrement terrifiants pour les personnes handicapées, et notamment pour les enfants handicapés. À Gaza, le conflit les a gravement affectés, entraînant une augmentation du nombre d'abandons, de blessures et de décès. Les blocages de l'aide limitent leur accès aux ressources essentielles, telles que la nourriture, l'eau, les abris et les médicaments, ce qui accroît leur vulnérabilité.
Les personnes handicapées, en particulier celles qui ont été déplacées à l'intérieur du pays et séparées de leurs aidants, perdent souvent leurs appareils d'assistance, ce qui rend presque impossible l'évacuation ou la fuite de la violence. L'inaccessibilité des abris informels aggrave encore leurs conditions de vie, tandis que les personnes souffrant de handicaps psychosociaux sont exclues à la fois des abris et des services de santé. Par conséquent, la crise à Gaza a créé une situation extrêmement périlleuse pour les personnes handicapées.
Appel à un cessez-le-feu immédiat
HI est alarmée par le nombre très élevé de victimes civiles, l'absence d'accès humanitaire sûr et le nombre limité de camions pouvant entrer quotidiennement dans la bande de Gaza. Avec plus de 800 autres organisations, HI demande un cessez-le-feu immédiat pour mettre fin au carnage et garantir l'acheminement de l'aide humanitaire à la population touchée.