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Au Somaliland, la sécheresse menace la survie des communautés pastorales

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Amina, vient d’une longue lignée de bergers. Des années de pluies insuffisantes et le changement climatique ont mis son moyen de subsistance en danger. Elle a dû quitter son foyer et sa mode de vie.

Amina (au centre) pose avec son mari (à gauche) et l’un de leurs trois enfants (à droite) devant leur nouvelle maison, dans un camp de déplacés à Hargeisa. 2022.

Amina (au centre) pose avec son mari (à gauche) et l’un de leurs trois enfants (à droite) devant leur nouvelle maison, dans un camp de déplacés à Hargeisa. 2022. | © HI

La sécheresse, une menace pour les moyens de subsistance

Comme la majorité des populations originaires de Decarta, une communauté agro-pastorale du Somaliland, Amina et sa famille sont des bergers. Elle garde du bétail depuis son plus jeune âge, et jusqu’ici, cela lui suffisait pour faire vivre sa famille. Malheureusement, les effets de plus en plus marqués du changement climatique ont des conséquences graves sur ses moyens de subsistance et sur son mode de vie.

« L'impact sur ma famille comme sur toute la communauté est grand », raconte Amina. « Avant, mon troupeau comptait 20 vaches et 20 chèvres, mais j’ai perdu toutes mes bêtes à cause de la sécheresse. »

Amina dépendait totalement de ses animaux, qui étaient son unique source de revenus et de nourriture pour ses trois enfants et son mari, qui est sourd et vit avec un handicap mental[1]. En raison d’une longue période de pluies nettement en-dessous de la moyenne et de températures extrêmes, il a été impossible à Amina de donner à boire et à manger à son bétail, un phénomène qui a touché un grand nombre de familles pastorales comme la sienne. En outre, dans la région de Togdheer, au moins une personne touchée par la sécheresse est également morte de déshydratation.

Des familles entières forcées de fuir

Sans leurs animaux, Amina et sa famille ont été obligés de quitter leur foyer rural et d’emménager avec leur fils aîné dans un camp pour déplacés internes à Hargeisa, une ville située à plus de 50 km de chez eux.

« Ça a été très dur », témoigne Amina. « Vivre en ville est compliqué et cher. Nous ne trouvons pas d’emploi parce que nous ne sommes jamais allés à l’école. Nous ne pouvons pas rentrer chez nous parce que la sécheresse revient chaque année, et que rien ne peut l’arrêter. »

Son fils aîné occupe des emplois ponctuels pour couvrir leurs besoins vitaux, mais avoue qu’il a du mal à s’adapter.

La sécheresse s’aggrave et continue de s’étendre dans tout le pays, entraînant le déplacement de plus en plus de personnes, qui sont des millions à être menacées. Amina espère que le gouvernement et les institutions vont mettre au point un plan clair pour minimiser l’impact de ces épisodes de sécheresse récurrents, et que les populations vont creuser des puits et faire des réserves d’eau pour faire face aux pluies plus rares.

Issue d’une tradition d’élevage ancrée depuis des générations, Amina sera probablement la dernière de sa famille à élever du bétail pour vivre. Aujourd’hui, elle prévoit de s’installer à Hergeisa et d’inscrire ses enfants dans des écoles techniques afin qu’ils acquièrent les compétences nécessaires à leur nouvelle vie urbaine.

HI soutient les familles touchées

HI est présent au Somaliland depuis 30 ans, et soutient les communautés touchées par les épisodes de sécheresse sévère depuis leur début en 2017. HI fournit une assistance en argent liquide ainsi qu’un accès à de l’eau potable, et contribue à assurer la survie du bétail des communautés pastorales aux côtés d’organismes spécialisés[2]. HI intervient également auprès des personnes vulnérables, déplacées ou en situation de handicap pour leur garantir un accès à l’aide humanitaire ainsi qu’à des services de soutien psychosocial et de réadaptation.

Projet VERT: HI s'engage à réduire les effets néfastes du changement climatique sur les populations vulnérables et marginalisées du monde. Nous préparons les communautés à faire face aux chocs et aux stress climatiques et nous répondons aux crises amplifiées par les facteurs environnementaux. Nous considérons les facteurs de vulnérabilité ou d'exclusion liés au handicap, au genre et à l'âge dans toutes nos actions, et nous plaidons pour que les praticiens et les politiciens intègrent aussi cette approche dans leur travail sur le climat. HI est également déterminée à réduire sa propre empreinte écologique en adaptant et en mettant en œuvre des approches de l'action humanitaire respectueuses de l'environnement.


[1] HI soutient Amina par le financement des frais de transport de son mari, car ce dernier a besoin de soins dans un hôpital spécialisé. Toute la famille a également été orientée vers un hôpital public à Hargeisa afin de bénéficier de services gratuits.

[2] Vétérinaires sans frontières, Concern Worldwide, Welthungerhilfe

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