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Une augmentation effrayante du nombre de victimes des armes explosives

Mines et autres armes
Irak Syrie Ukraine Yémen

À l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre les mines, HI s’alarme de l’augmentation effrayante du nombre de civils victimes des armes explosives : 32 008 civils ont été tués ou blessés par des armes explosives en 2016 (sur un total de 45 624 victimes), selon Action on Armed Violence (AOAV). Le bilan s’annonce encore plus lourd pour 2017, sachant que les civils représentent 90 % des victimes des armes explosives quand elles ont utilisées en zones peuplées. L’Observatoire des mines a enregistré une augmentation spectaculaire des victimes de mines et restes explosifs de guerre ces trois dernières années. La Syrie, l’Afghanistan, la Libye, l’Ukraine et le Yémen sont parmi les principaux pays touchés.

Opération de déminage en Irak

Opération de déminage en Irak | (c) E. Fourt/HI

Le conflit syrien est particulièrement marqué par l’utilisation massive et répétée des armes explosives. Selon un recensement de l’International NGO Safety Organisation (INSO), 33 394 attaques impliquant des armes explosives ont eu lieu en Syrie en 2017 (soit 70 % des incidents répertoriés).

L'utilisation d'armes explosives en zones peuplées est massive et continue. Cette pratique qui tue et blesse en majorité les civils laisse de grandes parties de territoire contaminées par les restes explosifs après les combats : à titre d’exemple, la Ghouta orientale se retrouve largement contaminée par les frappes aériennes lancées le 18 février 2018 et qui ont fait plus de 1 100 morts. Lors de l’offensive à Rakka, en 2017, les frappes aériennes massives et les tirs d'artillerie ont dévasté la ville et l’ont totalement contaminée par les restes explosifs. Il faudra des années pour déminer ces zones.

« La présence de restes explosifs de guerre ou de mines improvisées empêche le retour des populations chez elles une fois l’attaque passée ou le conflit terminé, explique Thomas Hugonnier, responsable de l’action mines à HI. En Irak, en Syrie, cette pollution a atteint un niveau sans précédent qui nécessitera des opérations de déminage pendant de nombreuses années. Elle rend également essentielles des sessions d’éducation aux risques pour apprendre à la population à avoir les bons réflexes face à un reste explosif et ainsi se prémunir contre les risques d’accident. »

En Irak, en Syrie, en Ukraine, etc., les bombardements et pilonnages laissent des restes explosifs de guerre qui contaminent durablement des vastes parties de territoire longtemps après les combats ou un conflit. Dans les quartiers ou les villages touchés par un bombardement, la présence de ces restes explosifs de guerre menace la vie des civils et rend impossible le retour à une vie sociale et économique normale.

Publié en novembre dernier, le rapport annuel de l’Observatoire des mines rend compte de l’augmentation vertigineuse en 2016 du nombre de nouvelles victimes de mines et restes explosifs de guerre : le rapport montre que le nombre de nouvelles victimes de mines industrielles ou de fabrication artisanale, et restes explosifs de guerre a été multiplié par 2,5 en trois ans, passant de 3 450 en 2013 à 8605 en 2016.

Ce bilan est le plus lourd enregistré par l’Observatoire depuis la publication de son premier rapport annuel en 2000 (9 228 victimes recensées en 1999). Le nombre de nouvelles victimes augmente pour la troisième année consécutive après 15 ans de baisse presque continue.

Stop aux bombardements des civils

HI mène une campagne internationale pour dire « stop aux bombardements des civils ». L’association se donne pour objectif de réunir 1 million de signatures pour les remettre aux décideurs politiques en septembre 2018. HI œuvre au sein de la coalition INEW (International Network on Explosive Weapons) à inciter les Etats à s’engager à mettre fin à l’utilisation d’armes explosives en zones peuplées.

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