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« Je ne veux pas être un fardeau pour ma famille »

Urgence
Bangladesh

Parmi les 625 000 réfugiés Rohingya au Bangladesh, plusieurs centaines vivent avec un handicap grave. Leurs familles doivent lutter pour prendre soin d’eux dans les conditions de vie difficiles des camps. Noorayesha est partiellement paralysée et ne peut pas quitter sa tente.

Le physiothérapeute de HI, Rubel Sarker, évalue la motricité de Noorayesha. | ©HI / Philippa Poussereau

Le physiothérapeute de HI, Rubel Sarker, chemine le long d’un étroit sentier longeant le bloc B du camp d’Unchiprang. Il a été informé qu’une femme vivant là n’a pas été en mesure de bouger depuis six semaines. Il cherche de quelle tente il s’agit. Des voisins lui indiquent une structure de bambou protégée par une épaisse bâche noire, d’environ cinq mètres carrés. On aperçoit Noorayesha depuis le seuil, allongée sur une mince natte posée sur sol de terre battue ; sa fille, Fatima, invite Rubel à entrer.

Noorayesha a 55 ans. Avec ses trois filles, déjà adultes, elle a fui le Myanmar au mois d’août, lorsque leur village a été attaqué. Le mari de Noorayesha a été brutalement frappé à coups de machette, et a trouvé la mort instantanément. Les quatre femmes ont couru jusqu’aux collines pour s’y cacher, avant de marcher pendant quatre jours pour atteindre la frontière avec le Bangladesh, devant traverser de dangereux cours d’eau pour se mettre en sécurité.

Comme les plus de 625 000 réfugiés Rohingya vivant désormais dans des camps de fortune qui n’ont rien d’officiel, cette famille a dû se battre sans cesse pour accéder à de la nourriture, de l’eau et un toit. Juste au moment où leur situation devenait plus stable, Noorayesha a soudain perdu toute sensation dans la partie gauche de son corps ; probablement la conséquence d’un AVC.

Rubel commence son examen physique préliminaire, demandant à Noorayesha de serrer le poing ou de lever la jambe. Il a besoin de s’assurer des mouvements qu’elle peut ou ne peut pas exécuter, et d’évaluer de quelle manière cela affecte sa qualité de vie. Fatima lui explique que ses sœurs et elle doivent aider leur mère pour presque toutes les tâches du quotidien : pour s’assoir, se laver, s’habiller et aller aux toilettes. Elles ont du mal à la faire manger, et n’ont pas accès à assez d’eau potable. Noorayesha ne quitte jamais sa tente.

Rubel prend le temps de montrer à Fatima comment réaliser une série d’exercices pouvant aider sa mère à retrouver une certaine mobilité des bras, des jambes et du bassin. Il explique à toute la famille que ces exercices doivent être faits dix fois par jour, quotidiennement, et qu’il reviendra dans cinq jours pour évaluer les progrès. Il ramènera alors une chaise percée et un pot de chambre. 

Au moment où Rubel s’en va, Noorayesha déclare qu’elle ne veut pas être un fardeau pour sa famille ; que si elle pouvait seulement récupérer l’usage de sa main gauche, cela l’aiderait déjà énormément. Rubel lui répond qu’il est confiant.

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