Vieillir dans un camp de réfugiés
Ali et sa famille sont arrivés au Bangladesh il y a plus d’un an. Les conditions de vie sont alors difficiles mais la famille réussit tout de même à s’installer dans un abri provisoire et à accéder aux services essentiels; eau, nourriture, premiers soins, etc. Quelque temps plus tard, tout a basculé lors d’une cérémonie religieuse. Pendant la prière, Ali a été pris de douleur et a perdu l’usage du côté droit de son corps. Il venait de subir un accident vasculaire cérébral.
Ali a subi un accident vasculaire cérébral qui l'a partiellement paralysé dans le camp de réfugiés rohingya. | © Abir Abdullah/HI
Dans son abri de fortune, Ali, 68 ans, s’assoit péniblement sur un tapis qui recouvre la terre rougeâtre, omniprésente dans le camp de réfugiés d’Ukhiya, au Bangladesh. Un peu méfiant, il appelle son fils, Saydul, en soutien.
Chercher de l’aide…
Au départ, Ali était très faible et avait besoin d’aide pour manger, se laver et accomplir toutes ses tâches quotidiennes. La situation était très difficile pour la famille et Saydul ne trouvait pas d’association pouvant les aider. Saydul ajoute que dans le camp, il était très difficile de transporter son père à l’hôpital à cause des routes en terre qui deviennent souvent boueuses pendant la mousson.
Un voisin parla alors à Saydul d’une organisation qu’on peut facilement reconnaître par son logo : une main bleue. Au fil de ses recherches, Saydul tomba sur une des huit équipes mobiles de HI présentes dans le camp d’Ukhiya (alors soutenues en partie par Affaires mondiales Canada). Deux semaines après son accident, Ali recevait enfin l’aide dont il avait tant besoin.
© Abir Abdullah/HI
Un soutien adapté
Après avoir étudié la situation, un physiothérapeute de HI a demandé qu’on apporte à Ali un matelas et a commencé à lui fournir des séances de réadaptation. À peine deux semaines plus tard, son état s’améliorait. HI lui a aussi donné une chaise roulante pour faciliter ses déplacements. « Je suis fier de pouvoir dire que ce fauteuil est le nôtre, » explique Saydul, en poussant son père à travers le seuil de leur abri.
Ali n’est pas complètement remis sur pied, mais, avec l’aide de son fils et le soutien de HI, sa situation s’améliore de jour en jour.
Avant de partir, nous remercions Ali et Saydul de nous avoir raconté leur histoire. « Shukria », merci en Rohingya, répond Saydul souriant. Lorsqu’on demande à Ali s’il a besoin d’aide pour retourner à l’intérieur, il hoche de la tête. « Laissez-moi ici, je suis bien à l’extérieur », explique-t-il doucement.